Les internautes tunisiens sont rodés à la censure depuis plusieurs années et ont pris pour habitude de conjuguer avec le fameux message d'erreur 404 pour des sites pourtant aussi populaires que YouTube ou Dailymotion, et dont il est difficile d'imaginer que la ressource demandée n'existe pas. Plutôt une erreur 403 déguisée donc, et une censure plus ou moins cachée du gouvernement qui exerce un contrôle sur les FAI du pays.

Pour cette censure à grande échelle qui touche des sites d'opinions politiques ou encore des sites d'information, les internautes ont créé un personnage imaginaire Ammar 404. L'agent fictif à la solde du gouvernement vient apparemment d'être renvoyé.

Lors d'une intervention télévisée pour répondre à la vague de contestation qui frappe la Tunisie, le président Zine El Abidine Ben Ali a indiqué qu'il ne se représenterait pas en 2014 pour briguer un sixième mandat et a annoncé plusieurs mesures dont la " liberté totale d'information " et " d'accès à Internet ". Une annonce qui a effectivement été suivie de faits avec un retour en ligne de sites jadis bloqués.

Reporters Sans Frontières fait figurer la Tunisie dans son classement des ennemis d'Internet, aux côtés d'une dizaine d'autres pays ( Birmanie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Égypte... ) :

" Internet, considéré comme une menace potentielle pour la stabilité et l'image du pays, est soumis à une censure pernicieuse. Un filtrage très strict, un harcèlement des opposants et une surveillance à la Big Brother, permettent de contrôler étroitement l'information. "

Cette situation aurait donc changé.