Avant d'entrer en bourse, Facebook avait produit un document répertoriant les facteurs de risque pour la croissance de son activité. Parmi ceux-ci, l'utilisation grandissante des mobiles par les utilisateurs pour accéder à leur flux et les faibles revenus publicitaires générés en retour par rapport à ceux du Web depuis un ordinateur figurait en bonne place.

D'où la relance de multiples rumeurs concernant la développement d'une plate-forme mobile par le réseau social et surtout la promesse de Mark Zuckerberg de plancher sur cette problématique dès cette année. Pour autant, il ne s'agit pas d'une fatalité.

Dick Costolo, CEO de Twitter, a souligné lors d'une conférence de l'Economist Group à San Francisco que les revenus publicitaires mobiles sur son réseau social avaient été supérieurs à ceux issus de son site Web de nombreux jours durant le dernier trimestre.

Certes, cela tient aussi au fait que dès le départ, Twitter avait une prédisposition pour le mobile dont ne disposait pas Facebook, né pour être d'abord utilisé depuis un ordinateur et plus récemment seulement, à la faveur des améliorations techniques dans l'univers mobiles ( écrans plus grands et de meilleure qualité, amélioration des navigateurs et des processeurs, réseaux plus rapides ), de plus en plus orienté vers la mobilité, permettant ainsi à ses utilisateurs de pouvoir se connecter et réagir à tout moment.


Une question d'ADN mais pas seulement
Twitter logo Dick Costolo indique ainsi que si la publicité a fait une apparition récente sur les accès mobiles, sa plate-forme publicitaire active sur son site Web était déjà adaptée pour la publicité mobile. Avec ses 140 millions d'utilisateurs, Twitter est loin des plus de 900 millions de membres de Facebook mais ses perspectives sont très positives alors que la société commence à donner des signes d'une capacité à générer des revenus, ce qui restait un défi il y a encore un ou deux ans.

Comme Facebook, Twitter éveille l'attention des investisseurs qui espèrent une entrée en bourse prochaine. Mais le réseau social, sans écarter l'idée, n'a jamais voulu y donner une suite concrète. La société privilégie d'abord sa croissance organique et la mise en place des moyens qui lui assureront des revenus réguliers.

Elle a toujours avancé avec prudence, bien consciente que le moindre faux-pas dissiperait sa base d'utilisateurs vers d'autres réseaux sociaux, d'où de multiples expériences pour essayer des modèles publicitaires ne dégradant par l'expérience utilisateur.

Longtemps dans l'ombre de Facebook ( à qui l'on a attribué des volontés de rachat du site de micro-blogging ), c'est peut-être maintenant Twitter qui peut servir de modèle au réseau social pour créer les flux associés à la mutation des usages.

Source : Reuters