La situation tourne au vinaigre en Allemagne pour la startup californienne Uber Technologies qui propose des services de transport en faisant appel à des particuliers devenant chauffeurs avec leur propre véhicule le temps du trajet.

Très facilement accessible depuis une application mobile et faisant de tout conducteur particulier un chauffeur en puissance, le service concurrence rudement les corporations de taxis et inquiète les autorités municipales.

Uber  Uber a rencontré une certaine résistance dans plusieurs grandes villes s'inquiétant de la sécurité des passagers et des conditions juridiques associés à ce mode de transport entre particuliers dans lequel la société joue les entremetteurs.

En Allemagne, la ville de Berlin a interdit la semaine dernière l'exploitation du service sur la municipalité en s'appuyant sur le défaut d'assurance spécifique devant couvrir les trajets et imposé par la législation. Elle a été suivie par la ville de Hambourg qui, tout en s'interrogeant sur les bases légales du service, a cependant maintenu son exploitation.

Au-delà de ces tiraillements locaux, le tribunal de Francfort pourrait cependant avoir donné un coup de frein au développement de Uber dans le pays en validant un recours préliminaire demandé la semaine dernière en amont de l'examen de la légalité du service au regard de la léglislation allemande, et qui est censé imposer l'arrêt du service Uber dans tout le pays.

La société californienne s'expose à 250 000 euros d'amende par jour en cas d'infraction. L'angle d'attaque porte sur ce défaut d'assurance des chauffeurs mais la question est plus large et vise à déterminer si Uber peut proposer des services similaires à ceux des taxis sans payer de licence, contrairement à ces derniers, et en jouant sur le fait que les chauffeurs exploitant son service ne sont pas ses salariés pour s'exonérer de tout litige (responsabilité en cas d'accident, amende, démarchage abusif...).

C'est le modèle économique agressif de l'entreprise, déjà valorisée à plus de 18 milliards de dollars, qui fait débat en Allemagne et ailleurs. De son côté, Uber souligne la très forte demande pour son service dans les villes allemandes et son rôle d'élargissement du choix des consommateurs dans leur façon de se déplacer.

Source : Reuters