Une petite firme américaine travaille à un moyen plus "humain" de produire de l'électricité...


Homo generatus '
Thermo Life Energy, filiale d'Applied Digital Solutions, vient de développer un thermo-générateur de petite taille qui pourrait, dans un futur peut-être pas si éloigné que cela, être implanté sous la peau de certains malades, et servir de source d'énergie à des appareils aussi essentiels que les pace-makers. Ces derniers ont pour rôle de maintenir la fréquence cardiaque à un niveau à peu près constant chez les personnes qui soufffent de maladies du coeur, et sont alimentées en électricité par une pile, de taille réduite, et dont la durée de vie est limitée à quelques années. Une fois qu'elle est presque déchargée, il faut la remplacer, ce qui suppose une nouvelle intervention chirurgicale. Avec la proposition de Thermo Life Energy, cette obligation pourrait appartenir au passé, car le thermo-générateur utiliserait la température corporelle du porteur pour recharger la batterie.


Principe connu
Il convient de rappeler que les thermo-générateurs existent depuis longtemps. Ils produisent de l'électricité, à faibles tension et intensité, en exploitant la différence de température entre les deux extrêmités d'un circuit électrique, qui sont composées de deux métaux différents. Jusqu'à présent, les performances de ces appareils étaient relativement limitées, ils avaient besoins de grandes amplitudes de température pour fonctionner, ils étaient très chers, et n'intéressaient dès lors que les agences gouvernementales, notamment celles liées à la défense. La technologie de Thermo Life Energy pourrait changer la donne.

De dimensions compactes (9,3 millimètres de diamètre, pour 1,4 milimètre d'épaisseur), le micro-thermo-générateur de Thermo Life Energy renferme 5.074 thermocouples, des petits circuits qui fabriquent de l'électricité à partir de différences de température. Là où la firme américaine innove, c'est dans l'amplitude requise pour que l'appareil donne son meilleur rendement : à seulement 5 degrès Celsius de différence entre les deux électrodes, le générateur fournit 3,1 volt à 36µA (micro-ampères), soit une puissance électrique de 110 microwatts, suffisante pour recharger la batterie d'un pace-maker de façon régulière, d'autant que l'amplitude thermique requise pour son fonctionnement sera encore abaissée à l'avenir.


Avenir assuré
Une autre application pourrait voir le jour dans le domaine du bâtiment, notamment lorsqu'il s'agit d'assurer la maintenance des milliers de capteurs de température sans fil qui émaillent nos buildings modernes : la durée de vie de leurs batteries est faible, et chaque remplacement fait perdre un temps précieux. Idem pour les éclairages de secours. Enfin, il se murmure que la future norme de transmission radio IEEE 802.15.4 pour les réseaux d'entreprises pourrait aussi adopter cette technologie pour alimenter ses relais en électricité.

Pendant ce temps, d'autres industriels, comme Nextreme Thermal Solutions (Etats-Unis) ou Micropelt (Allemagne) travaillent à des solutions inverses : en faisant passer un courant bien calibré dans un thermo-générateur, on peut produire du froid, et, par exemple, rafraîchir les carte-mères de nos ordinateurs.


Source : Wired News