Un article du Wall Street Journal de mercredi révèle que l'Union européenne a averti Microsoft qu'elle ne l'autorisera pas à vendre son nouveau système d'exploitation Vista en Europe s'il arrive avec certains composants pré-installés.

Microsoft europe Alors que Windows Vista n'est pas encore sorti, et qu'un énième retard a été annoncé, l'Union européenne met déjà en garde Microsoft sur le respect des lois antitrust européennes. Comme quoi, la Commission ne relâche pas la pression sur Microsoft avec qui elle mène une bataille en justice depuis maintenant 7 ans.

C'est dans une lettre datée du 20 mars que Neelie Kroes, commissaire européen en charge de la concurrence, soumet ses préoccupations à Microsoft.

Dans une interview pour le Wall Street Journal, Neelie explique que « nous attendons de Microsoft que la conception de Vista respecte les lois européennes sur la concurrence ».

Il s'agit d'un simple avertissement, confirme Jonathan Todd, porte-parole de la commission. Aucune enquête n'a d'ailleurs été ouverte.

« Nous sommes préoccupés par la possibilité que le prochain système d'exploitation Vista comprenne plusieurs éléments qui sont actuellement disponibles séparément chez Microsoft ou d'autres sociétés », précise Jonathan. La lettre envoyée rappelle donc les obligations imposées à Microsoft en 2004 que sont l'interdiction de la vente liée, en fournissant un système d'exploitation pré-équipé de logiciels maisons ( comme Windows Media Player ), ainsi que l'obligation de fournir une documentation technique détaillée afin que les produits concurrents puissent s'exécuter correctement.

Dans l'état actuel des choses, les préoccupations de la Commission vont surtout à l'encontre du domaine de la recherche sur Internet. En effet, Google, ainsi que d'autres acteurs de ce marché, ont manifesté leurs inquiétudes vis-à-vis de Microsoft qui pourrait inclure dans son navigateur IE7 des fonctions orientant de manière déloyale les internautes vers son propre moteur.

Officiellement, Microsoft n'a pas encore reçu le courrier daté du 20 mars. Et donc, il n'est pas en état de donner un quelconque commentaire. Cependant, c'est aujourd'hui même que Microsoft entame 48h d'audition à huis clos avec la Commission européenne concernant l'affaire qui les lie actuellement et au sujet de laquelle la firme de Redmond risque une amende quotidienne de deux millions d'euros. Sans doute en profitera-t-il pour répondre à la fameuse lettre, avant de faire un quelconque communiqué officiel.

Source : Reuters