Affaire Jammie Thomas, suite et fin. Cette mère de famille américaine de quatre enfants avait fait beaucoup parler d'elle en étant la première à refuser un arrangement amiable avec l'industrie du disque représentée par la RIAA ( Recording Industry Association of America ), l'accusant d'avoir téléchargé et partagé illégalement sur les réseaux P2P de KaZaA 24 titres musicaux. Des faits remontant à 2004 pour lesquels elle avait été condamnée en octobre 2007 à 222 000 dollars de dommages-intérêts, soit l'équivalent de 9 250 $ le titre.

A posteriori et malgré ses aveux d'actes illégaux, l'amende a été jugée disproportionnée, et ne reflétant le montant réel du préjudice causé aux maisons de disques, d'autant que l'accusée n'avait par cherché à tirer profit de son partage. Une affaire mal instruite avait reconnu le juge Michael Davis de la Cour fédérale du Minesotta. Un nouveau procès a ainsi pu être obtenu, et une nouvelle voie dans laquelle s'est entêtée Jammie Thomas.

Désormais sous le nom Jammie Thomas-Rasset, notre mère de famille est revenue devant les tribunaux, mais s'est apparemment enfermée dans une défense qui ne lui a pas porté bonheur, niant les faits qu'elle avait pourtant avoués quelques mois auparavant. Et mentir dans un procès aux USA, cela peut coûter cher, très cher même.

La sentence est tombée hier. L'AFP rapporte ainsi une amende de 1,92 million de dollars. Cela ne revient plus à 9 250 $ le titre, mais à 80 000 $ le titre. Guns N Roses, Janet Jackson, Green Day ou autres Destiny’s Child ne se doutaient probablement d'une telle valeur pour certaines de leurs chansons. Au cours du procès, Jammie Thomas-Rassset aura notamment essayé de rejeter la faute sur ses enfants qui auraient utilisé KaZaA à son insu. Avant d'avouer lors du premier procès, elle avait prétexté un piratage de sa connexion WiFi... sauf qu'elle ne disposait pas d'un routeur WiFi. Reste cette somme ubuesque que Jammie Thomas-Rasset ne paiera probablement jamais.

En décembre dernier, la RIAA qui se félicite de la décision du jury, a fait la promesse de renoncer à ce genre de poursuite en justice, mais continuera de mener à bien les centaines d'affaires en cours d'instruction. Désormais, la RIAA met la pression sur les FAI pour lutter contre le téléchargement illégal.