Nouvelle étape dans les relations conflictuelles qu'entretiennent le groupe Vivendi et France Télécom. Il n'est aujourd'hui pas question de vente liée d'une offre Orange Sport avec un abonnement ADSL contestée par les filiales SFR et Canal+, mais d'abus de position dominante que SFR avait déjà laissé sous-entendre.

Début février, SFR a en effet annoncé répondre à l'appel à candidatures du gouvernement pour proposer un service de téléphonie fixe à 13 euros par mois. Le service universel qui jusqu'à ce début de mois était opéré par France Télécom au prix de 16 euros. Mais pour appliquer cette baisse de tarif, la filiale de Vivendi avait clairement indiqué que sa candidature était " conditionnée au strict respect par l'opérateur historique de ses obligations réglementaires ", pointant du doigt une location des infrastructures de France Télécom à un prix de gros excessif (utilisation de la boucle locale en cuivre de FT).

L'AFP rapporte qu'au cours de l'annonce de ses résultats financiers, Vivendi s'est montré encore plus explicite en annonçant le dépôt d'une plainte auprès de l'exécutif européen.

" Nous allons déposer plainte contre France Télécom sur deux motifs auprès de la Commission européenne. Nous estimons qu'il y a abus de position dominante de France Télécom, avec les tarifs pratiqués en matière d'abonnement et d'accès à la boucle locale, ce que l'on appelle aussi le dégroupage "

, a déclaré Jean-Bernard Lévy, le président du directoire de Vivendi.

L'AFP souligne qu'une ligne en dégroupage total a coûté 6,77 euros par mois en 2007 à France Télécom, pour une facturation à 9,29 euros hors taxes aux opérateurs.