Telephone portable Les usagers mobiles qui jusqu'à présent subissaient de plein fouet la libre tarification des frais d'itinérance lors de leur déplacements touristiques - 37 millions de personnes concernées - ou professionnels - 110 millions - devraient prochainement voir leurs factures diminuer.


Un bref rappel sur le roaming
Le roaming - ou itinérance en français - est le fait d'utiliser son téléphone portable hors des frontières de son pays d'origine. Pour que cela soit possible, il faut permettre l'acheminement des communications entre les différents opérateurs nationaux du pays dans lequel on se trouve. Ainsi, lorsque l'on appelle d'un autre pays que le sien, notre opérateur national devra payer un tarif de gros à l'opérateur local partenaire, afin qu'il achemine notre appel sur notre réseau d'origine.


Des tarifs plafonnés
La Commission de Bruxelles a récemment pris une décision à ce sujet. Voulant à l'origine supprimer totalement ces frais de roaming, elle a revu ses ambitions du mois de mai dernier face à la réaction plutôt virulente et conjointe des acteurs de la téléphonie mobile.

Viviane Reding, Commission européenne à la Société de l'Information, parlait de réaction " féroce " de la part de ces derniers. Cela s'explique par le fait que cette réforme devait entraîner une baisse de 70% de leurs bénéfices et le fait que le roaming représente un chiffre d'affaires annuel de 8,5 milliards d'euros.


Les plafonds seront donc les suivants :
  • 0,165 € HT/min pour les appels reçus
  • 0,33 € HT/min pour les appels passés en local
  • 0,49 € HT/min pour les appels passés à l'étranger

A ces tarifs de gros, qui doivent permettre aux opérateurs de rester rentables et d'amortir les frais dus au roaming, la marge lors de la revente au détail ne pourra excéder 30%. Ensuite, la concurrence fera le reste.


La GSM Association n'est pas d'accord
En effet, les membres de la GSM Association, qui ont très récemment mis en ligne un site comparateur de prix des communications mobiles dans l'Europe des 25, voient cette mesure comme inutile du fait des accords déjà passés entre les différents partenaires qui auraient permis de réduire de 40% les frais d'itinérance.

Viviane Reding répond de manière un peu sèche que " le marché a eu sa chance, il ne l'a pas saisie " et ajoute que les opérateurs se chargeront sans aucun doute de compenser ce manque à gagner de 5,4 milliards d'euros via les marchés nationaux (!).


Oui, mais quand '
Cette mesure de plafonnement, dont la mise en place est prévue pour la mi-2007, entrera en vigueur lorsqu'elle aura été adoptée par le Conseil des ministres et le Parlement européen.