L'éditeur VMware va proposer des serveurs virtuels gratuits, rompant avec une stratégie commerciale pourtant couronnée de succès jusqu'ici.

VMware, filiale depuis peu d'EMC, vient d'annoncer que certains de ses serveurs virtuels seraient désormais gratuits. Jusqu'ici, l'éditeur californien proposait trois lignes de produits : les machines virtuelles Workstation, et deux gammes des serveurs virtuels, les ESX et les GSX. Dès lundi prochain, ces derniers seront disponibles gratuitement, rompant délibérément avec un modèle économique qui avait pourtant fait ses preuves.

Ceci étant, VMware est conscient que la concurrence le talonne, et que sa pré-éminence sur le marché des machines virtuelles est menacée. Les serveurs GSX, qui étaient jusqu'ici facturés entre 1.400 dollars US et 2.800 dollars US selon la configuration matérielle à laquelle ils étaient destinés, représentaient l'entrée de gamme de VMware en terme de serveurs virtuels. Ils permettent de faire tourner sur une même machine des systèmes d'exploitation serveur aux caractéristiques différentes : Windows et Linux peuvent ainsi cohabiter, au prix toutefois d'une relative lenteur, à laquelle tout le monde ne s'habitue pas.

Les avantages de la virtualisation ne sont toutefois pas remis en cause, puisque les développeurs et administrateurs peuvent en toute quiétude tester leurs applications et configurations en cours de développement : elles évoluent  en effet dans des univers distincts, sans aucune possibilité d'interaction avec le reste du système. La propagation des menaces est (virtuellement...) impossible, et les éventuels bogues sont contenus à la seule partie du système à laquelle lesdites applications sont affectées. Un autre avantage des produits VMware est qu'ils peuvent émuler des configurations matérielles différentes, et notamment simuler la présence d'autres processeurs ou carte-mères que celle effectivement installées sur la machine de test.

Tout n'est pas parfait pour autant, notamment en raison de la lenteur évoquée plus haut. Certains concurrents de VMware arguent d'ailleurs que leurs solutions, purement basées sur le matériel, sont beaucoup plus rapides et réactives, à l'image de celles proposées par XenSource ou Virtual Iron, qui permettent la mise en commun des ressources matérielles de plusieurs machines, et donc de tester la cohabitation entre différentes configurations.

VMware sent donc le vent tourner, et aimerait que sa technologie continue d'occuper le leadership en matière de virtualisation, d'où son initiative de proposer gratuitement ses serveurs virtuels GSX. Il faut savoir que VMware dispose d'une base de clientèle solide et fidèle : certaines firmes, comme le spécialiste américain du transport routier Central Transport International, ont réussi à économiser des sommes colossales en consolidant leur architecture réseau au moyen des technologies virtuelles de VMware.

De son côté, la concurrence ne reste pas les bras ballants, et certains estiment que l'avenir de la virtualisation est entre les mains des fondeurs comme Intel ou Advanced Micro Devices ( AMD ), dont l'objectif est d'accélérer le fonctionnement de systèmes d'exploitation complexes, comme Microsoft Windows, sur des configurations matérielles réduites, dont plus économes en électricité, et moins enclines à chauffer.

Dans ces conditions, estime un cadre de XenSource, "pourquoi se reposer sur une technologie [celle de VMware] vieille de dix ans '" En effet, les futures générations de puces Opteron d'AMD, par exemple, intégreront la virtualisation matérielle, avant, dans un futur plus lointain, qu'elle soit purement et simplement intégrée sous forme logicielle dans les systèmes d'exploitation : certains experts voient bien Microsoft en équiper Windows Server d'ici 2010.

Dès lors, qu'adviendra-t-il de VMware '



Source : CNET News