Pieter Knook Début 2008, Pieter Knook avait créé la surprise en annonçant son départ de Microsoft pour devenir directeur des services Internet de l'opérateur Vodafone. Celui qui avait passé 17 ans au sein du groupe de Redmond et avait été le superviseur du développement du système d'exploitation Windows Mobile jusqu'à la version 6.0, c'est à dire quasiment l'âge d'or de cet OS mobile, avant d'être rattrapé par ses défauts ergonomiques vis à vis du grand public, s'en allait ainsi tenter l'aventure ailleurs.

En prenant ce poste, c'est un gros challenge qui l'attendait : accomplir l'un des rêves des opérateurs mobiles, à savoir devenir un important fournisseur de services pour ne pas s'enfermer dans le rôle de seul gestionnaire de tuyaux et s'ouvrir de nouvelles opportunités de revenus.

En réalité, la plupart des opérateurs tentent cette transformation dès qu'ils en ont les moyens et multiplient les prestations au risque de sortir de leur coeur de métier et de devoir affronter une concurrence de start-up souvent plus flexibles et dynamiques ou au contraire de grands groupes média peu enclins à céder des parts de marché.


La concurrence est vive dans les services Internet

Cette stratégie des contenus et services a été alimentée à coups de dizaines de millions d'euros d'acquisitions par Arun Sarin, CEO de Vodafone durant cette période, et s'est cristallisée sous la forme d'un ensemble de services baptisés Vodafone 360, mis en place par l'actuel président du groupe, Vittorio Collao, en septembre 2009.

Ce lancement s'accompagnait par celui de terminaux dédiés ( Vodafone 360 H1 et M1, construits par Samsung et utilisant la LiMo Platform ) mais dont la gamme a été stoppée depuis.  Dans le même temps, certaines acquisitions prometteuses se sont révélées décevantes, à l'image de la fermeture de Wayfinder, service de navigation GPS mobile, abandonné après que Google puis Nokia ont annoncé des solutions comparables mais gratuites.

Le départ de Pieter Knook suggère que la stratégie de services Internet voulue par Vodafone peine à trouver ses marques. Si la société assure qu'elle reste inchangée malgré le départ du directeur de la branche, ce dernier a souligné que le projet devait faire face à un nombre grandissant de concurrents, rendant complexe la monétisation des services.

Une constatation qui vaut pour les autres opérateurs, malmenés par les couples Apple / iOS ou Google / Android et qui voient les revenus des applications mobiles et des services leur échapper, au point de chercher à créer leur propre plate-forme de distribution d'applications, voire d'essayer de s'entendre sur un OS mobile commun.

Source : Financial Times