Fondateur, porte-parole et rédacteur en chef de WikiLeaks, Julian Assange vit depuis juin 2012 à l'ambassade d'Équateur à Londres. Sous le coup d'un mandat d'arrêt après une plainte déposée en Suède dans une affaire de viol, l'homme dénonce une tactique afin de l'extrader vers les États-Unis où il est accusé d'espionnage suite à la diffusion de documents secrets.

Ce week-end, l'accès à Internet de Julian Assange depuis l'ambassade d'Équateur a été coupé. Rapidement, WikiLeaks a pointé du doigt la responsabilité de l'Équateur. Les autorités équatoriennes admettent désormais être à l'origine de ce qu'elles qualifient de " restriction temporaire de l'accès à une partie de son réseau de communications dans son ambassade au Royaume-Uni. "

L'Équateur ajoute que le droit d'asile accordé à Julian Assange n'est pas remis en cause et que cette restriction ne va pas empêcher WikiLeaks de poursuivre ses activités journalistiques. Il assure avoir agi dans l'exercice de sa souveraineté alors que WikiLeaks avait laissé entendre une pression du secrétaire d'État américain John Kerry.

Pourquoi cette restriction d'accès ? Les autorités équatoriennes disent respecter le " principe de non-intervention dans les affaires internes d'autres États ", et " ne pas interférer dans les processus électoraux externes, ni soutenir un quelconque candidat en particulier. "

Au cours de ces dernières semaines, WikiLeaks a publié des documents concernant le Parti démocrate américain et Hillary Clinton qui se présente face à Donald Trump à l'élection présidentielle aux États-Unis. Des documents ont été obtenus - dérobés - dans des emails de John Podesta qui est le président de la campagne de Hillary Clinton.

Outre des révélations embarrassantes pour l'image de Hillary Clinton auprès des électeurs américains, les documents ont accessoirement montré que Bill Gates, l'ancien patron et cofondateur de Microsoft, ainsi que Tim Cook, l'actuel patron d'Apple, ont été envisagés comme de potentiels candidats à la vice-présidence.

Hillary Clinton et son équipe ont mis en cause la Russie pour diverses fuites, et ainsi un soutien larvé à Donald Trump qui est plus apprécié par le président russe Vladimir Poutine.

Après le piratage du Parti démocrate américain par un individu se présentant sous l'identité de Guccifer 2.0 et la publication par WikiLeaks d'emails et pièces jointes, Julian Assange avait déclaré que WikiLeaks ne divulgue pas ses sources. Il avait ajouté qu'il n'y avait aucune preuve de l'implication de la Russie et fait allusion à une diversion de l'équipe de campagne de Hillary Clinton.