Selon une ordonnance de tribunal datée du 14 décembre dernier et dont Salon.com publie une copie, le gouvernement des États-Unis a réclamé au service de microblogging Twitter plusieurs informations sur des comptes en relation avec WikiLeaks.

Les informations exigées couvrent la période du 1er novembre 2009 à décembre 2010 et portent sur les détails personnels des titulaires de plusieurs comptes, l'activité de ces comptes, les contacts, les messages privés, adresses IP...

Parmi les comptes visés, celui du co-fondateur de WikiLeaks Julian Assange. Sont également concernés les comptes Twitter du hacker néerlandais Rop Gonggrijp et de Bradley Manning, l'analyste de l'armée US suspecté d'avoir fourni à WikiLeaks des documents classés secret défense. Est aussi cité le compte d'une parlementaire islandaise, Birgitta Jónsdóttir, qui a été l'une des porte-parole de WikiLeaks.

Si WikiLeaks fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, c'est pour la divulgation de câbles diplomatiques US. Néanmoins, les personnes mentionnées dans l'injonction ont surtout joué un rôle dans la publication en avril 2010 d'une vidéo militaire datant de 2007 et montrant comment un raid aérien a tué des civils en Irak.

WikiLeaks condamne cette décision de justice et parle d'un " harcèlement d'individus par le gouvernement US ". WikiLeaks demande par ailleurs à Twitter de protéger les données privées de ses utilisateurs et laisse entendre que Facebook et Google ont reçu une injonction similaire. Pour WikiLeaks, de tels documents sont la preuve qu'il fait face à une enquête pour espionnage de la part des États-Unis.

Twitter a été autorisé à avertir les utilisateurs visés par l'injonction. Ces derniers ont jusqu'à mi-janvier pour la contester. La diplomatie islandaise a déjà condamné les demandes américaines.