A quelques mois de la sortie commerciale de Windows Vista se pose une question basique mais cruciale pour ceux qui possèdent plusieurs systèmes d’exploitation sur leur PC : ce dernier démarrera-t-il aussi facilement avec le dernier-né de Microsoft qu’avec Windows XP '


Si vous utilisez Windows 2000 ou Windows XP, vous avez peut-être déjà entendu parler d’un petit fichier texte baptisé " boot.ini ", qui définit les paramètres de base du démarrage de votre PC. En quelques lignes, il décrit la séquence selon laquelle votre ou vos versions de Windows (ou de Windows et Linux) seront lancées.

Ainsi, vous pouvez très bien installer sur une même machine —mais sur des partitions distinctes— Windows 98, Windows XP et Ubuntu par exemple. Le fichier "boot.ini" vous permet de choisir quel système sera lancé par défaut, et affiche également les autres choix disponibles pendant quelques secondes.

L’un des principaux attraits de ce fichier est qu’il est proposé en mode texte et donc compréhensible par le commun des mortels. Il est en outre (théoriquement) protégé en écriture, ce qui évite les plus grosses erreurs de manipulation. Hélas, ce système n’est pas parfait : parce qu’il peut être modifié, ce fichier ouvre parfois la porte à bien des malheurs. Un logiciel malveillant peut ainsi en changer quelques caractéristiques à votre insu, et introduire dans votre PC des dysfonctionnements souvent graves.

Les développeurs qui ont présidé à l’élaboration de Windows Vista ont la  notion de sécurité très présente à l’esprit, en partie parce que les versions précédentes de Windows avaient mauvaise réputation à ce sujet, mais aussi parce que les menaces se multiplient, notamment sur Internet. D’où la disparition programmée du fichier "boot.ini" au profit d’une nouvelle application exécutable dénommée " bcdedit.exe ", qui fonctionnera en ligne de commande.

"bcdedit.exe" sera beaucoup plus configurable que son petit frère. Il est également, de l’avis de tous les bêta-testeurs de Windows Vista, beaucoup plus difficile à apprivoiser : il faut souvent s’y reprendre à plusieurs fois, et en tâtonnant, avant de trouver la bonne commande. Une simple erreur de syntaxe, et voilà votre démarrage rendu erratique, hésitant, voire tout simplement impossible, ce qui fait dire à certains que Microsoft aurait été bien inspiré de maintenir une version sécurisée (cryptée, par exemple) du bon vieux "boot.ini", et d’en réserver l’accès à celui ou celle qui dispose des droits d’administration sur le PC concerné.

En présence de cette solution de remplacement quelque peu déroutante, le multi-boot a peut-être du plomb dans l’aile. Dans le cas des versions de test de Vista, il faut déjà créer une partition dédiée à ce dernier au format NTFS, comme pour Windows XP. Le problème, c’est qu’en créant une partition pour Windows Vista, on installe également dans le répertoire racine de Windows XP un nouveau dossier de démarrage qui accueille les données du fameux "bcdedit.exe". Ce dernier court-circuite en quelque sorte le fichier de démarrage de Windows XP, qui devient de fait inopérant. Pire, même si vous supprimez la partition dédiée à Vista sur votre disque dur, l’écran de démarrage multi-boot aux couleurs du nouvel OS de Microsoft continuera de s’afficher au lancement de votre PC, avec comme choix de démarrage par défaut un système d’exploitation qui n’existe plus.

Une solution de contournement, en attendant que Microsoft se penche sérieusement sur la question, consiste en la ré-écriture du fichier "boot.ini", avec Windows XP en choix par défaut, et l’effacement pur et simple du dossier de démarrage installé sur votre disque dur par Vista. Comme vous pouvez le voir, c’est compliqué, ce qui fait dire à certains bêta-testeurs que le maintien du "boot.ini" sous une forme sécurisée ne serait finalement pas un luxe. Au moins jusqu'à la commercialisation de Vista. Reste qu'après, se posera toujours la question de la mise en place d'un multi-boot efficace.


Mais relativisons tout ceci, Vista est toujours en développement et ce "problème" pourrait ne plus exister lors de la commercialisation de la version finale.
Source : Information Week