Un noyau sous haute protection
Sous un couvert sécuritaire, et à travers la technologie PatchGuard, la firme de Redmond a littéralement verrouillé l’accès au noyau 64 bits de Windows Vista. Une démarche qualifiée d’honorable par les utilisateurs las de se faire infecter par des virus, trojans et autres spywares, mais perçue comme une réelle manipulation par certains éditeurs qui ne peuvent rendre compatibles leurs logiciels de sécurité sur la nouvelle plate-forme Vista. Logo vista mini

Ainsi Symantec, puis McAfee dénoncent tour à tour le manque d’API et de documentation leur permettant d’interfacer leurs logiciels avec la nouvelle mouture de Windows. L’enjeu est de taille pour ces entreprises qui craignent de voir leurs parts de marché s’effondrer face à l’hégémonie de Microsoft.

Pour répondre aux assauts médiatiques et se conformer à la Commission Européenne, Microsoft annonce l’ouverture de son noyau et du panneau de contrôle (centre de sécurité de Vista) à deux API qui ne seront malheureusement disponibles qu’à travers le Service Pack 1 de Windows Vista d’ici 12 à 18 mois. Une fenêtre temporelle qui laisse largement le temps à Microsoft de s’implanter sur le marché de la sécurité des particuliers à travers son offre Windows Live OneCare...


Tous les éditeurs ne sont pas concernés
Pour d’autres éditeurs, le débat se doit d’être recadré. Interrogé par nos confrères de Vulnérabilité.com, Michel Lanaspèze de SOPHOS explique que l’ouverture totale du noyau et de son code source n’est pas nécessaire si Microsoft offre aux développeurs des API stables, riches et permettant de travailler suffisamment en profondeur dans le système. Il est aussi question des technologies utilisées par les produits de sécurité. Certains éditeurs rencontreront plus de difficultés que d’autres. Ce n’est visiblement pas le cas de SOPHOS qui a su porter son Antivirus et son HIPS sous Vista. Quoi qu’il en soit, M. Lanaspèze précise qu’il faut rester vigilant. Microsoft doit continuer à fournir des API et de la documentation aux éditeurs afin de faciliter l’innovation.

Reste à voir si la firme de Redmond a une réelle volonté d’accompagner les développements et la créativité autour de Windows Vista.