Présentation de la Xbox One

C'est le 21 mai 2013 que Microsoft a présenté la Xbox One. Une communication principalement centrée sur l'aspect multimédia de la console puisque la firme de Redmond avait alors peu évoqué l'aspect jeux vidéo. Si le mot "tv" avait été prononcé un nombre incalculable de fois, la société avait prévu de présenter la console sous l'angle gaming le 10 juin 2013 lors de l'E3.

Xbox_One_a Si quelques couacs de communication avaient brouillé les esprits entre temps, les pendules ont ensuite été remises à l'heure avec un lineup séduisant et quelques exclusivités alléchantes (Titanfall n'a ainsi pas laissé indifférent).

Avant d'entrer dans le vif du sujet, précisons également que les jeux (au format disque bien étendu) peuvent être prêtés, échangés ou revendus (comme c'est le cas sur les Xbox 360, PS3 et PS4). Il est également possible de les acheter en dématérialisé sur le Xbox Live.

Mais au-delà des mots et de l'exercice de communication, on peut dresser le portrait-robot de la Xbox One.

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Les spécifications de la Xbox One

La console embarque un APU Jaguar 64 bits (une architecture x86 64 bits donc) à 8 coeurs cadencés à 1.75 GHz (contre 2 GHz pour les 8 coeurs Jaguar de l'APU de la PS4), un GPU de type Radeon HD 7000 (composé de 12 coeurs graphiques) proche de l'AMD Radeon 7790, une petite unité directement intégrée dans l’APU de 32 Mo de mémoire vive à très haut débit et 8 Go de mémoire DDR3.

Le GPU assure une puissance de calcul de 1,23 TFLOPS (contre 1,84 TFLOPS pour la Sony PS4).

La Xbox One se caractérise également par un disque dur de 500 Go au format 2.5" et interface SATA II (interchangeable par l'utilisateur même si la manipulation est lon d'être triviale), 2 ports HDMI 1.4 (une entrée et une sortie), 3 ports USB 3.0, une sortie audio optique, un lecteur Bluray (vitesse non précisée par Microsoft) et un port Ethernet 1000. La console supporte également le Wifi 802.11b/g/n (pas le ac donc), le Wifi Direct (pour une connexion directe (sans passer par un routeur ou une box ADSL) en Wifi avec un autre appareil le supportant) et le Bluetooth 2.1 (pas de support du Bluetooth 4.0/BLE donc).

Concernant le stockage, s'il est limité physiquement à 500 Go, il est possible d'adjoindre des dispositifs de stockage via les ports USB 3.0 de la console. Mais surtout, Microsoft de préciser qu'il est combiné à un stockage dans son cloud. En fait, le stockage s'effectue automatiquement et "intelligemment" par la console.

Si les sauvegardes de jeux et les informations de configuration peuvent être extraites du cloud à n'importe quel moment, tout ce qui est stocké en local consiste principalement en du cache destiné à jouer hors ligne, enregistrer les succès... A chaque connexion au net, la progression dans le jeu et les récompenses acquises sont automatiquement synchronisées. Le stockage dans le cloud de Microsoft permet ainsi de reprendre une partie sauvegardée depuis n'importe quelle Xbox One. Mais il est donc bien possible de jouer sans connexion internet grâce aux données stockées en local. 

Il s'agit là d'un aparté essentiel sur le stockage "hybride" de la Xbox One. Mais l'autre point névralgique réside dans la bande passante de la mémoire puisque du côté des APU, Xbox One et PS4 semblent assez proches (aux fréquences d'horloge du CPU prêtes).

La bande passante de la mémoire vive est plus faible que celle des 8 Go de GDDR5 embarquée dans la PS4 de Sony. C'est peut-être le talon d'Achille de la console au niveau de son hardware même s'il ne faut pas négliger les 32 Mo embarqués dans l'APU signé AMD qui viendront largement compenser cette "faiblesse".

Mais est-ce si grave que cela ? La réponse se trouve probablement dans le nuage.

Le cloud avec la Xbox One

Plus que jamais, la Xbox One va faire appel au cloud. Des dizaines de milliers de serveurs (300 000 serveurs selon Microsoft) localisés dans des datacenters (répartis suivant 3 zones : Amérique, Europe et Asie du Sud) vont animer le Xbox Live Compute.

Comme avec la Xbox 360, il faudra payer pour avoir accès au cloud (Xbox Live Gold) et goûter au multiplayer.

Mais, la composante cloud du Xbox Live Compute va faire bien plus que le multiplayer. Les éditeurs vont pouvoir implémenter des fonctionnalités reponsant sur la puissance du cloud de Microsoft.

C'est le cas des Drivatar dans Forza Motorsport 5 alors que Killer Instinct procèdera à des mises à jour de manière transparente pour l'utilisateur (pour modifier les qualités des combattants afin de mieux équilibrer le jeu si nécessaire). Les développeurs pourront y recourir sans avoir à payer Microsoft. Un véritable plus puisqu'ils vont probablement implémenter des fonctionnalités impensables sans cet accès à la puissance du cloud.

Précisons que si Drivatar, l’IA de Forza Motorsport 5, utilise des données transmises par le cloud en online, la fonctionnalité restera active en offline puisque le jeu aura téléchargé les données à cet effet. Des astuces permettent donc de tirer parti du cloud avec ce type de fonctionnalités même lorsque la console n’est pas connectée.

Microsoft avait tenté de mettre en avant cet aspect (le cloud). Peine perdue puisque c'est un véritable tollé qui a animé la toile taxant la Xbox One de console nécessitant d'être toujours connectée.

C'est pourtant un plus pour la console qui, rappelons-le, ne nécessitera pas de connexion internet en continu. Microsoft a finalement été clair sur le sujet : il est possible de jouer à ses jeux aussi bien en ligne qu'hors ligne. Toutefois, la plupart des jeux ont besoin d’une mise à jour initiale avant de commencer la première partie. Les dernières mises à jour système nécessitent également bien entendu une connexion.

L'aspect multimédia de la Xbox One

Au-delà de l'aspect cloud central, le multimédia est également essentiel. La Xbox One intègre une entrée HDMI lui permettant de faire le trait d'union entre un quelconque boîtier muni d'une sortie HDMI et votre téléviseur. Microsoft parle de fonctionnalité "passthrough".

Pour le clin d'oei, il est même possible de connecter une PS4 à l'entrée HDMI de la Xbox One et de jouer à la PS4 via la Xbox One ! Vous suivez ? Peu importe car le véritable intérêt consiste à connecter un boîtier multimédia (les box ADSL en France) à la console.

Xbox_One_Kinect_Contr™leur On peut dès lors commander l'appareil connecté à la voix. La Xbox One transmet les informations à un émetteur infrarouge (localisé dans le Kinect) qui vient télécommander votre appareil ou bien (pour les appareils les plus récents avec télécommande RF) via le HDMI CEC.

Le multitâche avec affichage de plusieurs fenêtres simultanément est rendu possible : on peut ainsi jouer à Fifa 14 tout en regardant la télé (pour surveiller le score d’un match de foot par exemple). C’est d’autant plus pertinent que la taille de nos écrans ne cesse de grandir (si les 55 pouces deviennent fréquents, les écrans 65 pouces devraient se démocratiser).

Skype est également intégré et exploite la caméra 1080p du Kinect pour des sessions sur grand écran (avec appels vidéo de groupe jusqu'à 3 autres personnes).

La Xbox One est aussi tournée vers les services : de musique ainsi que de streaming vidéo et de téléchargements de vidéos.

N’oublions pas également que la Xbox One est la première Xbox à intégrer un lecteur Bluray

Les exclusivités et le lineup de la Xbox One

Microsoft présente un lineup plutôt séduisant. Comment ne pas rester insensible face à l'aspect cinématographique de Ryse Son of Rome ? Forza Motorsport 5 ne devrait pas laisser indifférent non plus avec une myriade de détails qui permettront de voir très loin, un point essentiel dans les courses de voiture.

On espère que Killer Instinct, Dead Rising 3 et Crimson Dragon seront aussi à la hauteur des attentes.

On attend également avec impatience le FPS Titanfall (sortie prévue le 13 mars 2014), une exclusivité de la Xbox One, et un Halo en 2014.

Enfin, si les triple A sont forcément attendus au tournant, on surveillera de près la politique de Microsoft quant aux jeux indépendants. Dans cette optique, Microsoft permet à tout un chacun de développer et de publier des jeux vidéo sur le Xbox Live avec une version retail de la Xbox One (qui jouera donc le rôle de kit de développement).

Voici enfin le lineup de lancement de la Xbox One (la plupart des jeux sont disponible à la fois en bluray et en dématérialisé mais certains d'entre eux le sont uniquement en dématérialisé) :

Dead Rising 3 :

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Ryse Son of Rome :

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Forza Motorsport 5 :

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La 4K avec la Xbox One

La Xbox One (tout comme la PS4) supportera la 4K (2160p) pour la diffusion de vidéos (et la lecture des photos) mais elle devrait également la supporter pour les jeux vidéo. On peut imaginer qu'il faudra alors énormément solliciter les serveurs de Microsoft pour y parvenir et donc disposer d'une bande passante élevée au niveau de sa connexion internet.

Pour l'heure, on espère qu'à l'instar de Forza Motorsport 5, la majorité des jeux sera déjà en 1080p native (à 60 ips) et non en 720p ou 900p upscalée en 1080p.

On jugera sur pièce lors des tests des différents jeux.

Reste la question du stockage et de la bande passante avec des flux et des quantités de données qu'on imagine assez conséquentes.

Le contrôleur et le Kinect intégré de la Xbox One

Le contrôleur de la Xbox One semble d'ores et déjà faire l'unanimité. Un design équilibré et des dizaines de millions de dollars dépensés pour réaliser un modèle parfaitement ergonomique. Pas de zone tactile toutefois mais de nouvelles gâchettes à impulsion qui offrent un retour de vibration ultra-sensible. Cela devrait contribuer à l’immersion (on pense aux crashs dans Forza Motorsport 5).

Quant au Kinect désormais intégré dans la console, doté d'une caméra 1080p et capable de gérer 2 Go de données par seconde, on nous le promet réactif et bourré de technologies. On ne demande qu'à croire Microsoft même si seul un test complet permettra de le vérifier.

Reste à savoir si les développeurs exploiteront le Kinect. Les cartes sont réunies pour que ce soit le cas puisqu’il sera de facto sur toutes les Xbox One (et non sur une partie du parc comme c’était le cas, s’agissant d’un périphérique, avec la xbox 360). On peut craindre que ça soit le cas uniquement sur certaines exclusivités de la Xbox One.

Avec une capacité à détecter de manière très fine les mouvements (jusqu’aux doigts du joueur) et à reconnaître la voix, les possibilités sont toutefois quasiment infinies.

Le Kinect confère un aspect assez futuriste à la console qu'on peut éteindre d'un simple "éteindre Xbox" tandis qu'elle sortira de veille au son de "allumer Xbox". Ceux qui y voient une simple fantaisie ou surtout craignent pour l'aspect potentiellement intrusif d'une caméra couplée à une console qui recourt largement au cloud, peuvent tout simplement l'éteindre (ou encore la débrancher). La console peut en effet fonctionner sans le Kinect.

Le Kinect est en mesure de détecter jusqu’à 6 joueurs simultanément grâce à la reconnaissance faciale et distinguer qui tient quelle manette.

De surcroît, l’analyse du visage permet de connaître approximativement le rythme cardiaque du joueur et d’analyser la force des coups portés grâce aux mouvements réalisés.

Enfin, précisons que le Kinect permet de commander vocalement plusieurs applications qui fonctionnent en même temps grâce au multitâche.

Xbox One SmartGlass

L'aspect transmédia de la Xbox One passera par cette application mobile gratuite. Reste à voir si elle sera bien plus exploitée - on l'espère - par les développeurs que ne l’a été la version dédiée à la Xbox 360.

Des fonctions sont toutefois nativement implémentées dans cette application : télécommande, accès à distance… L’application a sutout pour vocation de transformer n’importe quel terminal mobile en véritable second écran affichant aussi bien l’inventaire que la carte dans un jeu.

L'application Xbox One SmartGlass succède à SmartGlass qui fonctionnait de concert avec la xbox 360.

Cette dernière permet de contrôler à distance la console mais offre également plusieurs formes d’interaction avec celle-ci.

Avec cette nouvelle application, l’utilisateur doit pouvoir interagir avec la Xbox One « aussi bien dans son salon qu’en déplacement".

On pourra ainsi naviguer dans les menus de la Xbox One avec le clavier et les options tactiles de son smartphone mais aussi contrôler la console et sa télé grâce à la télécommande intégrée dans Xbox One SmartGlass.

Surfer sur le web sur sa télé devient possible avec son terminal mobile tandis que les performances rehaussées (connexions plus rapides et plus grande fiabilité) optimisent l'utilisation de cette nouvelle mouture de l'application.

Ce sont jusqu’à 16 appareils qui peuvent se connecter à une console (contre 4 actuellement). Le téléchargement de jeux à distance déjà possible avec la xbox 360 l’est aussi logiquement avec la Xbox One.

Mais, Xbox One SmartGlass offre aussi la possibilité de rechercher, de parcourir et d’épingler du contenu afin de jouer ultérieurement sur sa Xbox One.

L’aspect communautaire n’est pas en reste puisqu'on peut suivre les succès, accéder à l’aide du jeu ou encore envoyer des messages aux amis ou encore visualiser des extraits enregistrés de ses jeux.

Xbox One SmartGlass est disponible gratuitement sur le Google Play, sur le Windows Store de Windows 8, sur l'App Store d'iOS et sur le Store de Windows Phone 8 (pas disponible en revanche sur l'App World de BlackBerry 10).

Réseaux sociaux et partage avec la Xbox One

Microsoft n’a pas oublié l’aspect social et plus particulièrement le partage. A tout moment, il est possible d’enregistrer (fonction DVR) une session de jeu en vue de la partager sur Xbox Live ou bien YouTube.

Les abonnés au Xbox Live Gold auront également la possibilité d’éditer les clips de 5 minutes grâce à l’appli Upload Studio.

L'intégration avec la plate-forme de streaming live Twitch n’arrivera pas avant 2014 (Sony y travaille également pour la PS4). Les utilisateurs pourront commander l’enregistrement immédiat à la voix et ajouter des commentaires en live à l’enregistrement. Ces vidéos enrichiront ainsi votre compte Twitch.

Rappelons que Twitch (également appelé TwitchTV) fournit un service américain de streaming et de VOD de jeu vidéo mais également d'e-sport de manière général.

A la manière de Twitter, il est par ailleurs possible de suivre des joueurs (comme on suit des stars du tennis par exemple) ainsi que leurs accomplissements (dans Forza Motorsport 5 notamment).

Tarifs et conclusions sur la Xbox One

Les tarifs
500€ sans jeu (530€ avec un jeu) - c’est 100€ de plus que la Sony PS4 -, des jeux dont les tarifs oscillent entre 60€ et 70€, un second contrôleur facturé à 55€ : qu'on se le dise, la Xbox One n'est pas forcément à la portée de toutes les bourses.

Conclusion
Microsoft a mis les petits plats dans les grands pour proposer une console/boîtier multimédia bourrée de fonctionnalités. Cette console de salon joue donc sur tous les terrains. Reste à savoir si elle excellera dans tous ces secteurs ou bien si Microsoft ne s'est pas trop dispersé.

A 500€ nue, rien ne lui sera pardonné. Beaucoup d’attente et d’espoir à combler donc d’autant plus que le cycle des consoles est plutôt long (8 ans se sont écoulés entre les sorties des xbox 360 et One) et que les utilisateurs ne désirent pas faire le “mauvais” choix (entre PS4 et Xbox One, voire, au gré d'une baisse de prix, Wii U toutefois plus proche technologiquement des PS3 et xbox 360).

Les promesses sont là mais seul un test exhaustif (de la console et de ses jeux) permettra d’apporter un éclairage définitif sur la troisième console de salon de la firme de Redmond et de voir si dans les faits, toutes ces fonctionnalités sont bien implémentées (pas de lag avec le HDMI CEC pour la fonctionnalité passthrough, fonctionnement effectif sans la connexion internet avec tous les jeux, ergonomie du contrôleur, qualité de l’interface, qualité des jeux, définition/framerate pour les jeux…).

C’est donc en la testant que nous pourrons parfaitement appréhender tous les aspects de cette console de nouvelle génération et vous conseiller ou non de l’acheter.

Lire également notre test complet de la PS4.