Après les tribulations d'une tentative d'acquisition qui a tourné court en 2008, Microsoft a choisi de se rapprocher du groupe Yahoo en développant en 2009 (actif depuis 2010) un partenariat étroit autour de la recherche et de la publicité en ligne, plaçant son moteur Bing au coeur de ce rapprochement et conduisant Yahoo à abandonner ses propres efforts en la matière.

L'accord est censé fonctionner sur dix ans mais déjà Marissa Mayer, CEO de Yahoo depuis l'été 2012, suggère qu'il n'apporte pas totalement la valeur promise en termes de parts de marché et d'augmentation des revenus.

Yahoo, en phase de réorganisation, cherche les moyens d'améliorer la monétisation de ses ressources, notamment en étant plus présent dans la sphère mobile via des applications bientôt lancées dont la CEO espère qu'elles feront partie des quelques logiciels indispensables sur smartphones et tablettes.

Lors d'une conférence, elle a souligné que l'objectif de cet accord avec Microsoft était d'accroître collectivement leur présence sur le Web pour mieux résister à la concurrence ( de Google, surtout ) et pas seulement de partager des ressources.

" Nous devons travailler à améliorer notre monétisation parce que nous savons que c'est possible et que nous avons vu d'autres concurrents démontrer à quel point cela peut bien fonctionner ", a-t-elle indiqué. Or deux ans après le début du partenariat, Google possède toujours 66,7% de part de marché dans la recherche en ligne, contre 16,3% pour Microsoft et 12,2% pour Yahoo.

Avant l'accord, les parts de marché étaient inverses, avec 12% pour Microsoft et 16% pour Yahoo. Depuis, il est vrai que Yahoo a été confronté à une valse de ses dirigeants qui n'a pas permis de développer une stratégie cohérente dans la durée, tandis que son chiffre d'affaires annuel a stagné à 5 milliards de dollars.

L'arrivée de Marissa Mayer aux commandes porte aussi l'espoir d'un projet à long terme capable de redresser l'activité de Yahoo, espoir marqué par une hausse de 30% du cours de Yahoo depuis son arrivée, même si une partie de cette progression vient du rachat d'actions permis par la réduction de sa participation dans le groupe chinois Alibaba que n'avait pas voulu céder l'ex-CEO Carol Bartz.

Source : Reuters