Microsoft a donc dévoilé ce lundi à Los Angeles sa gamme de tablettes Surface sous Windows 8, en version ARM et x86. Ces produits participeront activement à la conquête d'un marché largement dominé par la tablette iPad d'Apple et comptant des dizaines de tablettes Android.

L'annonce ne surprend qu'à moitié, le groupe de Redmond sachant aussi se montrer capable de fabriquer du hardware à l'occasion et ayant déjà tenté d'imposer sa vision de l'information nomade par des concepts qui n'ont pas toujours été suivis car arrivés un peu trop tôt par rapport aux progrès technologiques ( comme dans le cas des ordinateurs de poche des années 2004-2006, précurseurs des tablettes mais ne possédant pas encore les processeurs basse consommation actuels, ce qui limitait leur autonomie à 2 ou 3 heures ).

Dans le même temps, elle induit une situation particulière : Microsoft sera à la fois le fournisseur de l'OS Windows 8 et un concurrent direct des partenaires de l'écosystème. Comment les fabricants de tablettes misant sur Windows 8 vont-ils gérer cette problématique ?

Microsoft Surface  Steve Ballmer, en présentant la gamme Surface, a indiqué que si le projet était tenu top secret pour que rien ne filtre, plusieurs de ses partenaires industriels étaient au courant du développement de tablettes chez Microsoft. Lui-même ne disposait pas d'un prototype à plein temps durant la phase de développement.

Il n'a pas précisé si le projet leur a été dévoilé longtemps à l'avance ou s'ils ont été mis devant le fait accompli mais il a rappelé qu'il y aura beaucoup de tablettes écoulées l'an prochain et que cet espace de croissance laisse de la place pour les tablettes Surface de Microsoft autant que pour des tablettes Windows 8 issues d'autres fabricants.

Les opportunités seraient donc assez vastes pour que le groupe de Redmond y soit présent sans menacer ses propres alliés. On notera que la position n'est pas très différente celle de Google qui met en avant une gamme de smartphones Nexus ( et d'ici quelques jour une tablette Nexus 7 en collaboration avec Asus ) et a fait l'acquisition du fabricant Motorola Mobility tout en étant l'éditeur de la plate-forme Android.

La question qui se pose déjà dans le cas de Google pourrait alors aussi finir par se poser pour Microsoft : ce double positionnement est-il pérenne et ne risque-t-il pas de brider le soutien à la plate-forme ? On notera que l'argumentation de Microsoft joue aussi sur le fait que la gamme Surface doit agir comme un démonstrateur des possibilités du format tablette associé à Windows 8 pour donner des idées aux autres fabricants. Argumentation qui sert aussi à Google pour légitimer les produits Nexus, dont les premiers modèles étaient qualifiés de superphones.