Alors que le CEO de Qualcomm commentait le dernier bilan financier trimestriel en évoquant des négociations plus complexes avec les acteurs télécom chinois depuis les révélations sur les pratiques de la NSA en matière d'écoute et de récupération d'information, la NDRC ( National Development and Reform Commission ) chinoise a annoncé avoir ouvert une enquête visant le groupe américain.

Si le motif de l'investigation n'est pas connu, les observateurs y voient un moyen de pression pour la négociation des droits de licence sur les technologies mobiles avant le déploiement des réseaux 4G chinois prévu l'an prochain.

Qualcomm logo  Une bonne partie du chiffre d'affaires annuel de Qualcomm reposant sur les royalties tirées des technologies de communications mobiles, le groupe espère bien profiter des milliards de dollars dépensés par les opérateurs chinois pour passer à la 4G pour revendiquer sa propriété intellectuelle.

Or les autorités chinoises poussent l'industrie télécom locale depuis plusieurs années à développer ses propres technologies mobiles, comme la 3G chinoise TD-SCDMA, pour réduire cette pression des royalties tout en développant le savoir-faire technologique chinois qui doit montrer que le pays n'est pas qu'une immense usine au service de la matière grise occidentale mais que la Chine sait développer ses propres technologies de pointe.

Par ailleurs, le groupe américain sait parfois se montrer gourmand vis à vis de ses demandes de royalties et l'investigation de la NDRC est peut-être un avertissement en ce sens pour les négociations sur le prix des composants mobiles et des droits de licence en cours de négociations avant les déploiements TD-LTE, variante de la 4G LTE que proposeront les trois grands opérateurs mobiles chinois.

Les analystes suggèrent aussi que la NDRC pourrait mettre un frein aux tentatives d'installation de Qualcomm sur le marché chinois pour laisser un espace aux fabricants de composants chinois qui pourraient devenir le support d'une percée de la Chine dans ce secteur ultérieurement et que le gouvernement ne veut donc pas laisser sans protection.

Source : Reuters