Les radiations sont largement suspectées d'être à origine du problème qui affecte la mémoire embarquée dans Curiosity depuis mercredi. Heureusement, rien n'a été laissé au hasard, et les ingénieurs au sol ont automatiquement fait basculer la sonde sur son module informatique de secours.

curiosity  Néanmoins, les spécialistes analysent actuellement les données télémétriques, et effectuent une batterie de diagnostics pour définir clairement l'origine de la panne et envisager le rétablissement du module principal.

" Nous sommes à un point où une partie du logiciel fonctionne, et l'autre pas, et nous avons préféré passer sur un software et un hardware vierge de toute anomalie" expliquait Richard Cook à CBS News jeudi soir.

Curiosity est équipée de 2 ordinateurs de bord, tout simplement différencié par les lettres A et B, et chacun est capable de porter l'intégralité de la mission à son terme. L'ordinateur B a été utilisé pendant la phase de trajet entre la Terre et Mars, et depuis son atterrissage, c'est l'ordinateur A qui a pris le relais.

Lors du passage de l'un à l'autre des systèmes mercredi, la sonde a été placée en état d'activité réduite " Safe Mode ". Les jours à venir vont être importants pour la sonde, les ingénieurs devraient activer progressivement les connexions entre l'ordinateur B et les différents outils scientifiques embarqués sur la sonde afin de rétablir 100% des facultés de Curiosity.

Ce problème informatique est le premier de cette importance à intervenir depuis l'arrivée de la sonde sur la planète rouge, néanmoins la NASA est confiante et prend l'incident comme une leçon.

Le problème a été constaté mercredi matin par le laboratoire de Pasadena qui a rapporté une corruption au niveau de la mémoire SSD de la sonde. Le logiciel embarqué n'enregistrait plus aucune donnée, et n'était plus capable de lire aucune donnée enregistrée, il se contentait d'envoyer des données télémétriques en direct.

Peu après, le module devait se mettre en veille, conformément à sa programmation qui lui impose des temps de repos avant de transmettre des données avec Mars Orbiter, ce qui n'est pas arrivé, et a confirmé la panne.

La NASA a précisé que les composants mémoires intégrés sont spécialement renforcés pour résister aux radiations cosmiques du trajet, mais qu'il est tout à fait possible qu'une particule énergétique ait touché une zone plus sensible de la sonde.

En théorie, la partie logicielle est tolérante avec les erreurs de celles rencontrées par la sonde, ce qui explique que la moitié de celui-ci soit fonctionnelle et l'autre partie non.

Une restauration du système A devrait permettre de résoudre la panne, mais les ingénieurs prennent leur temps et souhaitent clairement identifier la source de l'erreur et envisager tous les cas de figure.

MAJ : La NASA a annoncé que la sonde resterait finalement en mode veille pendant plusieurs jours, le temps d'isoler clairement la panne. L'ordinateur de secours activé entre temps activera progressivement ses fonctions sans pour autant se lancer dans des opérations de grande envergure afin de ne pas risquer de bloquer totalement la sonde sur Mars.

Source : NASA