À 18h48 très précises, Mega a repris le flambeau de MegaUpload. Une arrivée manifestement attendue et cela se bouscule au portillon pour joindre l'adresse mega.co.nz ( via HTTPS ). Il faudra donc s'armer de patience.

Mega est présenté comme un service de stockage en Cloud avec le respect de la protection de la vie privée comme ligne directrice. C'est le credo de Mega dont on apprend que c'est l'acronyme récursif de Mega Encrypted Global Access.

En bêta et disponible dans plusieurs langues dont le français, le service réserve de nombreuses fonctionnalités pour plus tard - aussi grâce à l'ouverture d'API aux développeurs - et se concentre pour le moment sur le Web via HTML5, JavaScript.

Des clients locaux, l'accès mobile viendront ultérieurement. Tout se fait actuellement dans le navigateur avec Google Chrome qui est recommandé. Il sera intéressant de voir dans les prochaines semaines si cette " promotion " de Chrome fera grimper ses parts de marché.

Surprise, sans même ouvrir un compte, il est possible de mettre en ligne un fichier. Celui-ci sera chiffré côté utilisateur. Un chiffrement symétrique ( AES-128 ) pour chaque fichier et une clé pour le déchiffrement qu'il faudra donc éventuellement communiquer à un tiers, soit directement avec l'URL ou par un autre moyen.

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Lorsqu'un compte est ouvert ( nom, adresse email et mot de passe ), la première étape après validation est la création d'une paire de clés ( clé publique et clé privée ) pour du cryptage RSA 2048 bits. Du chiffrement asymétrique donc pour la réception de données, le partage entre utilisateurs.

Tout cela peut paraître complexe mais ne l'est pas réellement dans la pratique pour l'utilisateur. Mega a manifestement apporté un soin particulier à ce niveau et une fois encore, tout se fait dans le navigateur.

Le chiffrement de bout en bout et côté utilisateur est ainsi l'une des principales caractéristiques de Mega qui s'affiche comme une " société de confidentialité ". En réalité, il s'agit aussi d'éviter des ennuis judiciaires pour des fichiers violant des droits d'auteur. Impossible pour Mega de surveiller les téléchargements. S'il y a une responsabilité, elle pèse sur l'utilisateur.

Mega pourrait donner naissance à une sorte d'Internet en vase clos, d'autant que le service dispose d'une boîte de réception, une gestion des contacts... Pour plus tard, viendront également une messagerie instantanée, des outils de collaboration et autres. Faut-il s'inquiéter de cet Internet chiffré ?

Mega met en avant sa légalité et son respect des droits de propriété intellectuelle, comme le faisait du reste MegaUpload... On appréciera cette phrase au sujet du respect des droits d'auteur : " Mega s'attend à ce que les utilisateurs des Services de Cloud en fassent de même. "

Un formulaire en ligne a été prévu pour la délation. " Préoccupé par un utilisateur qui enfreindrait vos droits de propriétés intellectuelles ? Veuillez soumettre une demande via notre formulaire en ligne ". Mais la chasse risque d'être bien compliquée pour l'industrie du divertissement.

La société de confidentialité Mega Limited précise toutefois que des informations personnelles sont conservées ainsi que les historiques d'adresses IP utilisées pour accéder au service.

Mega n'impose pas de taille limite pour un fichier, si ce n'est conditionnée par l'espace de stockage disponible qui est de 50 Go gratuits. Il est possible d'obtenir plus avec un compte payant et au niveau de la bande passante d'un compte pour le trafic sortant.

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Ces comptes Pro ne peuvent pas être achetés directement. Il faut passer par un code prépayé auprès d'un revendeur partenaire.

Pour le moment, Mega est un peu brut de décoffrage mais les ambitions sont grandes pour ce service de cloud. À voir si les utilisateurs vont suivre où s'ils hésiteront en se remémorant le destin de MegaUpload.