SecuNews rapporte qu'en 2012, les entreprises et particuliers ont dépensé près de 300 millions d'euros pour équiper leurs matériels informatiques en solutions antivirus. Des solutions qui pèsent lourd dans les budgets et qui font que beaucoup s'orientent vers des solutions proposées gratuitement.

DAVFI C'est en partant de ce principe qu'un projet mixte public-privé, baptisé DAVFI ( démonstrateur d'antivirus français et internationaux ) a été lancé. Un projet qui vise à la création du premier antivirus 100% français.

Le projet regroupe actuellement Nov'It, Qosmos, Teclib', la DNCS et le laboratoire de cryptologie-virologie de l'école d'ingénieur ESIEA de Laval. L'État a partiellement financé le projet à hauteur de 5,5 millions d'euros, une somme qui sera remboursée par les entreprises sur 5 ans lorsque le logiciel sera commercialisé.

Concernant la base de l'antivirus, elle devrait être libre, chacun étant autorisé à l'utiliser et à l'accommoder pour en proposer une version personnalisée. En outre, l'antivirus devrait se rendre disponible gratuitement auprès des particuliers, ce sont les versions proposées aux professionnels qui devront être payantes.

La collaboration autour du projet et l'implication de l'État est motivée par les enjeux stratégiques et financiers que représentent aujourd'hui les attaques virales.

Jêrome Notin, directeur de Nov'It et coordinateur du projet a partagé un avis bien tranché sur les solutions antivirales aujourd'hui déployées : " Leur conception n'a pas changé depuis dix ans, alors qu'en face, les créateurs de virus ont fait beaucoup de progrès ". Une phrase appuyée par l'exemple de l'opération Red October découverte en fin d'année dernière et qui aurait touché les administrations de plus de 20 pays dans la plus grande discrétion.

Le premier antivirus français devrait voir le jour dans le courant de cette année et devrait également s'installer sur les smartphones et tablettes opérant sous Android. Pour ce faire, la manipulation devrait être radicale puisqu'il est précisé que l'OS devra être supprimé pour réinstaller une version incluant l'antivirus. Une version de l'OS durcie, débarrassée au passage de fonctions jugées inutiles par les développeurs.

En outre, DAVFI devrait également proposer son propre marché d'applications. Un marché dont les applications auront été vérifiées, et qui pourra être " nettoyé " en les amputant de quelques fonctions. Un exemple est donné à ce niveau avec l'application Angry Birds qui collecte des données de géolocalisation du joueur, une fonction qui pourrait être supprimée par DAVFI.

Une version pour Windows de DAVFI ne devrait pas se rendre disponible avant 2014. L'environnement moins ouvert de Microsoft comparé à Android nécessitant davantage de travail et de coordination avec la firme de Redmond. Dans ce sens, l'antivirus se présentera comme un logiciel à installer, et non un OS globalement sécurisé comme pour Android.

Source : Davfi