Des scientifiques viennent de présenter un nouveau projet, baptisé Colossus prenant la forme d’un télescope de 77 mètres soit plus de deux fois le diamètre du plus gros télescope jamais construit.

exoplanete   Pour diminuer son cout de fabr ication, le télescope à 1 milliard de dollars profiterait d’une nouvelle technologie de fabrication de miroirs et serait constitué d’un assemblage de 60 miroirs de 8 mètres de diamètre.

Sa sensibilité serait suffisante pour repérer des villes et autres activités industrielles dégageant de la chaleur sous forme d’infrarouges, à une distance allant jusqu’à 60 à 70 années-lumière de notre Terre.

À condition de trouver un investisseur leur fournissant le budget nécessaire, les scientifiques estiment que Colossus pourrait être fabriqué et être opérationnel en cinq ans.

Dans la recherche d’intelligence extraterrestre, les astronomes se concentrent principalement vers des signaux hypothétiquement envoyés depuis d’autres points de l’univers. En quatre décennies de recherche, aucune découverte significative n’a été réalisée à ce niveau en dehors du fameux signal radio à bande étroite « Wow! » capté le 15 aout 1977 par le radiotélescope Big Ear, mais qui ne s’est jamais reproduit par la suite.

Kepler exoplanete  Cette technique de recherche a des limites, puisqu’une forme de vie pourrait très bien émettre avec des signaux que nous ne connaissons pas. À l’inverse, d’après Stephen Hawking, les humains devraient rester prudents sur l’émission de signaux alertant des civilisations plus avancées de notre présence.

Pour ces deux aspects, Colossus pourrait parfaitement remplir son rôle puisqu’il se présente comme un récepteur passif permettant aux astronomes de chercher la vie extraterrestre sans donner d’indice de cette surveillance.

Le projet s’articule sur des travaux des années 1960 du physicien Dyson qui suggérait que les civilisations extraterrestres pourraient entourer leur étoile d’une structure (connue sous le nom de sphère de Dyson) permettant de capturer l’énergie qui leur était nécessaire tout en redirigeant l’excédant dans l’espace.

télescope Colossus 1  Depuis la Terre, ces étoiles proposeraient alors un éclat faible, mais un rayonnement infrarouge très puissant, indiquant de ce fait la présence d’une sphère de Dyson.

Colossus ne devrait pas chercher ces sphères, mais s’inspirer du principe pour s’orienter directement vers des planètes repérées par Kepler. Des planètes sombres, mais brillantes au niveau thermique pourraient ainsi être le signe d’activités extraterrestres.

Pour l’instant, nous disposons de peu d’images des exoplanètes découvertes, et l’éclat de leur étoile a tendance à masquer leur propre lumière.

« Les plus gros télescopes du siècle à venir ne seront pas capables de voir directement des villes ou des structures sur les planètes », mais leur activité thermique pourrait confirmer la présence d’une forme de vie avancée et active.

Pour éviter de confondre une activité volcanique ou naturelle d’une activité extraterrestre, diverses mesures permettraient de différencier la chaleur jusqu’au cœur de la planète. En se limitant à la chaleur dégagée en surface et en recoupant diverses mesures, il serait possible de dissocier clairement les activités industrielles et autres dégagements de chaleur issue de l’activité d’une forme de vie.

En outre, les astronomes partent du principe que les civilisations diffuseront leur énergie, et donc leur forme de chaleur au travers de divers réseaux, comme c’est le cas sur Terre. L’imagerie thermique pourrait mettre en évidence cette distribution et la différencier des points chauds uniques.

L’équipe en charge du projet cherche actuellement divers investisseurs privés pour financer la construction du télescope qui pourrait s’installer au Mexique.

Six brevets ont été déposés à ce jour, et pourraient également participer au financement de la construction.

SETI aurait été contacté pour participer au projet, mais aurait annoncé préférer se concentrer sur les données des radiotélescopes pour l’instant.

Source : Space.com