Le cerveau de la libellule doit être capable de faire de sérieux efforts de calcul dans un temps record si l’insecte espère pouvoir attraper ses proies en plein vol.

dragonfly1  La libellule doit calculer sa propre trajectoire et celle de sa proie, trouver un point de rencontre avec sa cible et ajuster son vol en fonction des manœuvres d’évitement ou des éléments naturels variables.

Le neuro-scientifique Anthony Leonardo très intéressé par les capacités de ces odonates vient ainsi de créer un sac à dos permettant d’étudier l’activité neuronale des insectes pendant leur vol.

Le module pèse 40 milligrammes, à peine le poids de quelques grains de sable et représente tout juste 10% du poids de la libellule sur laquelle il est fixé. Des électrodes dragonflyarena  sont positionnées dans le cerveau et le corps de la libellule pour enregistrer les différents signaux électriques caractéristiques de l’activité neuronale, et une puce spécialement conçue les amplifie pour les transmettre sans fil vers un ordinateur.

L’un des principaux défis du module était de l’alimenter sans ajouter de poids trop important. C’est ainsi un système dévié de celui des cartes RFID des hôtels qui a été implanté sur l’appareil.

Les deux antennes du module collectent ainsi des ondes radio pour les transformer en électricité.

L’expérience a ensuite consisté à mettre des libellules équipées du module dans une volière construite pour l’occasion et de leur présenter des mouches à fruits pour qu’elles se mettent à chasser.

18 caméras infrarouges haute vitesse capturaient la scène pendant que le module transmettait les données directement aux scientifiques.

Ce qui intéresse actuellement les chercheurs est de savoir comment les neurones transforment presque instantanément les informations reçues par les yeux de la libellule en plan d’action et comment il leur est possible de s’adapter en temps réel à l’ensemble des nouveaux paramètres qui s’ajoutent pendant la progression de la chasse.

Quand les scientifiques auront percé ces mystères, il sera alors sans doute possible de créer des systèmes artificiels capables d’anticiper des réactions de façon performante, qu’il s’agisse de voitures sans chauffeur, d’aide au pilotage perfectionné pour les avions de chasse, ou plus généralement de disposer de nouvelles formes de supercalculateurs spécialisés dans les simulations complexes.

Source : Wired