En annonçant que son nouveau processeur Apple A7 est compatible 64-Bit mais sans donner beaucoup de détails sur les implications de cette évolution, Apple a suscité beaucoup de commentaires et d'interrogations.

D'abord parce que les processeurs 64-Bit sous architecture ARM ne sont pas censés être lancés avant 2014, et encore dans le domaine des serveurs. Et si cette évolution doit bien arriver dans les mobiles, ce serait plutôt pour 2015.

Apple A7 02 Et de fait, hormis les optimisations ponctuelles pour certains logiciels, la compatibilité 64-Bit de l'Apple A7 a peu d'effets visibles directs pour le consommateur. C'est ce qui fait dire au directeur marketing de Qualcomm, Anand Chandrasekher, qu'il s'agit avant tout d'un "truc marketing" et qu'"il n'y a aucun bénéfice pour le consommateur à en tirer". En tous les cas, pas avec un iPhone 5S doté de 1 Go de RAM.

" Essentiellement...vous en avez besoin pour de l'adressage mémoire au-delà de 4 Go. C'est le point principal. Vous n'en avez pas réellement besoin pour améliorer les performances et les types d'applications  dans lesquelles le 64-Bit a un intérêt sont les grandes applications pour serveurs", souligne cet ancien cadre d'Intel.

Qualcomm logo  Il reste cependant que, face au peu d'informations lâchées par Apple sur le sujet, il est évident que l'introduction du processeur Apple A7 n'est que la première étape d'une stratégie plus vaste et qui installe un cadre qui pourrait aller bien au-delà des ambitions initiales des processeurs ARM 64-Bit pour serveurs.

SnapDragon logo  Et sachant qu'Apple reste sur des quantités de RAM de 1 Go même pour ses derniers smartphones, ce n'est sans doute pas seulement pour de futures questions de plus d'adressage de 4 Go ou plus de RAM, qui le concerneraient moins que la plate-forme Android dont les terminaux utilisent déjà couramment 2 Go de RAM, et certains déjà 3 Go de RAM, que le groupe de Cupertino a choisi le timing de son annonce et le déploiement de son processeur.

Comme Samsung, Qualcomm planche déjà sur des projets de processeurs ARM 64-Bit mais le groupe américain s'est surtout attelé jusqu'à présent à pousser dans ses retranchements l'architecture ARM 32-Bit en optimisant ses propres coeurs et en développant des plates-formes multicore SnapDragon. Une stratégie qui lui a réussi avec une présence dans de très nombreux smartphones et tablettes. Pour le 64-Bit, ce n'est peut-être tout simplement pas encore le moment.

Source : TechHive