Le réseau social Facebook refait le coup de l'acquisition surprise dans le domaine mobile. Après le rachat à 1 milliard de dollars d'Instagram, c'est donc WhatsApp, spécialiste de la messagerie instantanée et dont le succès finit par faire de l'ombre au respectable SMS, qui fait l'objet d'un projet d'acquisition pour un généreux montant de 19 milliards de dollars.

Acquisition stratégique s'il en est et dont les observateurs se doutaient qu'elle finirait par attirer un grand groupe du fait de la croissance rapide du nombre d'utilisateurs du service, elle remet en lumière le rôle de moteur de croissance des messageries instantanées à l'heure de la démocratisation des appareils mobiles et des accès data mobiles facilités.

Du coup, les investisseurs s'attendent à d'autres acquisitions similaires et cherchent les cibles potentielles. C'est ainsi que le fabricant canadien BlackBerry a vu sa valeur en bourse progresser subitement de 9% à l'annonce du rachat de WhatsApp par Facebook.

C'est qu'il détient lui aussi une perle en matière de messagerie instantannée : son service BlackBerry Messenger (BBM), pierre angulaire de sa stratégie logicielle et de conquête de nouveaux utilisateurs, qui s'est ouverte depuis peu à Android et iOS.

BBM a été au coeur des dernières initiatives du fabricant / éditeur de plate-forme et de services et il s'est murmuré un temps qu'il pourrait en faire une entité indépendante pour faciliter ses perspectives de croissance.

BBM, longtemps réservé aux seuls utilisateurs de smartphones BlackBerry, a connu une ouverture tardive aux autres plates-formes, ce qui a permis à d'autres services de messagerie, à commencer par WhatsApp, de s'implanter dans le paysage.

bbm

D'autres grands groupes vont-ils suivre le mouvement et tenter de mettre la main sur des messageries instantanées pour étoffer leur offre ? Google a déjà Google+, Apple compte sur iMessage et Samsung exploite ChatOn. Les investisseurs de court terme semblent y croire mais les analystes restent méfiants sur la valeur réelle de BBM en tant que ressource au sein de BlackBerry.

Elle serait en tous les cas très loin de la valeur accordée à WhatsApp par Facebook avec cette opération, rapporte Reuters. A moins qu'une certaine irrationnalité se mette en route, comme on a pu déjà le voir avec les acquisitions de brevets dans l'industrie mobile, faisant s'envoler les prix.

Source : Reuters