C'était l'une des dernières "menaces" avant que le groupe Vivendi ne choisisse Numericable pour discuter du rachat de SFR : Patrick Drahi, président d'Altice, actionnaire de Numericable, était appelé par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif, et Fleur Pellerin, ministre chargée du développement de l'Economie numérique, à rapatrier sa résidence fiscale de la Suisse vers la France.

Cet aspect était aussi l'un des arguments du groupe Bouygues contre l'offre de Numericable / Altice, en mettant en opposition Bouygues, groupe français coté à la bourse de Paris, et Altice, installé au Luxembourg et coté à la bourse d'Amsterdam.

Numericable logo  Or le secteur télécom fait partie de ces activités économiques sensibles où il est bon de savoir qui pilote le navire et dont les acteurs sont gérés par des groupes installés en France, d'où l'insistance des ministres sur ce point.

L'intéressé a pourtant donné une fin de non recevoir à cette demande lors de la conférence de presse organisée ce matin : il compte conserver sa résidence fiscale en Suisse, ce qui ne l'empêchera pas d'être largement présent en France, puisqu'il sera le président de la nouvelle structure issue du rapprochement entre Numericable et SFR, qui aura son siège social en France.

" Ce qui est important, c'est que je vais passer beaucoup de temps à Paris, représenter l'entreprise, passer le temps nécessaire pour animer les équipes. Je serai ici le temps nécessaire, je ne vais pas investir tous ces milliards sans y veiller personnellement ", a-t-il fait valoir. Sur ce point encore, les ministres sont (pour le moment) mis en défaut

Source : AFP - Challenges