Ce mercredi, Philae, le module robotique à bord de la sonde Rosetta depuis plus de 10 ans s'est finalement posé avec succès sur la comète 67 P qu'il pourchassait, avec pour objectif d'y mener plusieurs études.

Rosetta  Pendant la journée d'hier, le module a réalisé un premier tour d'horizon du site d'atterrissage, puis s'est tourné vers ses outils pour en vérifier le bon fonctionnement.

Premier élément perturbant, il apparait que les harpons du robot n'ont pas fonctionné comme prévu, et que la stabilité du module n’est pas totalement assurée. Les harpons doivent permettre à Philae de se stabiliser sur la comète afin de lui permettre de procéder à des opérations de forage.

Sur dix instruments embarqués, huit ont déjà été testés avec succès et cinq ont déjà été activés. À plus de 510 millions de kilomètres de la Terre, le robot engage donc sa mission.

Les cinq instruments déjà en opération sont les suivants :

Civa : un ensemble de sept caméras miniatures permettant de réaliser des panoramas de la surface de la comète et de proposer des recompositions en 3D. L'outil développé par l'Institut d'astrophysique spatiale à Orsay est également équipé d'un microscope visible et d'un imageur hyperpsectral afin d'analyser la composition moléculaire et minéralogique des échantillons prélevés.

Consert : Il s'agit d'un radar qui a pour but de sonder le coeur de la comète. Il travaille de concert avec Rosetta qui continue de tourner autour de la comète. Le radar envoie ainsi un signal qui traverse la comète pour atteindre Rosetta et révèle la structure de 67 P. En calculant le délai de propagation de l'onde, on peut identifier la composition, la densité de la comète.

Rolis : Une caméra orientée vers le bas qui a permis de partager les photos de la phase d'approche de Philae, elle devrait prochainement proposer des rendus en haute définition de la structure et de la minéralogie de la surface.

Romap : Un dispositif voué à l'étude du champ magnétique de la comète et des ondes plasma émises par cette dernière en fonction de son rapprochement avec le soleil.

Sesame : Il s'agit d'un ensemble de 3 instruments qui mesurent les propriétés des couches externes de la comète ( mécaniques et électriques). Un des instruments étudie la distribution de masse et de vitesse des particules de poussières qui forment le voile de la comète.

Trois instruments sont fonctionnels, mais sont actuellement en attente du prélèvement du premier échantillon

Cosac : un outil permettant d'identifier et de quantifier les composés cométaires volatils et les molécules organiques complexes.

Ptolemy : un analyseur de gaz qui permettra de définir la géochimie des éléments légers relâchés par la comète pendant sa course comme l'hydrogène, l'azote, l'oxygène ou le carbone.

SD2 : La perceuse du robot, l'élément sans lequel la collecte d'échantillons sera impossible. Elle devrait permettre de creuser à une profondeur de 250 mm sous la surface. Suite au défaut d'amarrage du module, elle n'a pas été activée.

Tant que Philae ne sera pas parfaitement stabilisé à la surface de la comète, les autres éléments ne seront pas activés. Ils sont constitués d'éléments mobiles qui nécessitent un déploiement qui pourraient influer sur la position de Philae et le voir se décrocher ou percuter la comète.

APXS : Un outil pour relever les échantillons et en établir la composition chimique. Son utilisation régulière permettra de mettre en évidence les changements de composition à mesure que la comète se rapproche du soleil.

Mupus : Un pénétrateur situé sur un bras équipé de capteurs qui devraient permettre de comprendre les propriétés de la matière et son évolution au fil de la progression de Tchouri 67P.

C'est donc désormais une course dans laquelle les scientifiques se sont lancés, tout sera maintenant mis en place pour que Philae s'assure un point d'ancrage stable, sans quoi une partie de sa mission sera vouée à l'échec.

Source : Le Monde