Après plusieurs mois d'essais de roulage, l'avion géant Stratolaunch a finalement pris pour la première fois son envol ce 13 avril pour un petit vol d'essai de 2h30 à vitesse réduite (un peu moins de 300 km/h) et à une altitude de 4500 mètres.

Les données de vol ont été scrutées avec attention et tout semble s'être déroulé selon les attentes pour un premier vol qui représente plusieurs années de conception et de développement, mais dont le fondateur et principal investisseur Paul Allen, décédé en octobre dernier, n'aura pas vu l'aboutissement.

Stratolaunch

Il présente également un cap symbolique important pour l'entreprise alors que le développement d'un lanceur adaptable à la structure du Stratolaunch a finalement été abandonné.

Il faut dire que le programme de l'avion à double fuselage a pris du retard au fil des ans, au point de faire douter de la possibilité de le concrétiser un jour. Sans lanceur développé en interne, c'est vers des solutions existantes qu'il faudra se tourner, comme le Pegasus XL de Northrop Grumman.

stratolaunch

Le Stratolaunch veut représenter une alternative moins coûteuse pour le lancement de petits satellites en évitant l'étape du décollage d'un lanceur depuis le sol pour lui préférer une roquette lancée en vol pour atteindre les hautes couches de l'atmosphère.

Un projet similaire est tenté par Virgin Orbit avec son lanceur LauncherOne pouvant être porté et amené à une altitude de départ par Cosmic Girl, un Boeing 747 modifié.

Au-delà de la prouesse technique qui devra être confirmée par d'autres vols d'essai, il reste à voir si Stratolaunch saura devenir rentable, alors que d'autres voies (lanceurs réutilisables ou avec éléments imprimés en 3D à cadence rapide pour faire tomber les coûts) affichent leur potentiel.

Stratolaunch prétend pouvoir lancer une constellation entière de petits satellites avec trois lanceurs accrochés à l'avion géant et lancés en vol mais il faudra convaincre les clients de mettre tous leurs oeufs dans le même panier.

Source : Space News