L'oeuf ou la poule ? Six Etats membres, dont la France, sont assignés en justice par la Commission européenne pour manquement à leurs obligations sur la qualité de l'air.

Pollution La pollution de l'air serait à l'origine de 400 000 décès par an en Europe, dont 35 000 en France, mais aussi plus de 60 000 en Allemagne et en Italie, du fait des particules fines, tandis que 75 000 décès annuels seraient liés aux gaz polluants NOx.

La Commission européenne estime que les six Etats membres (Allemagne, France, Hongrie, Italie, Roumanie, Royaume-Uni) et leur capitale n'ont pas fait assez pour assainir leur atmosphère, avec des dépassements constatés des seuils limites et un manque de mesures pour réduire le temps de ces périodes de dépassement, et les assigne devant la cour européenne de justice.

Des plans d'action devaient être proposés par les Etats visés mais la Commission a estimé qu'ils n'étaient pas assez ambitieux et efficaces. Du côté des grandes villes européennes concernées, la résistance a cependant commencé à s'organiser.

Plusieurs capitales (Madrid, Paris, Bruxelles...) attaquent en retour la Commission européenne, estimant que cette dernière a trop facilement cédé aux lobbies automobiles en leur permettant de reporter les mesures de réduction de pollution des moteurs thermiques alors même que nombre de constructeurs sont soupçonnés de tricher délibérément sur les émissions de gaz polluants et particules fines dans les tests d'homologation.

Le cas Volkswagen, avec son logiciel truqueur mettant le moteur dans un régime de faible émission lorsque les conditions d'un test sur banc d'essai sont détectées, est emblématique à cet égard, conduisant les véhicules à polluer 3 à 5 fois plus (et parfois plus encore) en usage réel. Les investigations menées depuis suggèrent que la pratique est répandue.

Malgré ces preuves et l'urgence de corriger la situation, la Commission n'a cessé de reporter et aménager la mise en application de directives plus strictes sur les contrôles antipollution, alors qu'elle est déjà en retard sur le calendrier prévu. D'où la riposte des grandes villes européennes qui préfigure sans doute une longue bataille judiciaire à venir...

Source : La Tribune