Ericsson logo Qui détient la plus forte proportion des brevets liés à la technologie LTE ( Long Term Evolution ) et par conséquent des royalties qui ne manqueront pas de tomber une fois que le marché aura décollé et que les fabricants utiliseront massivement ce standard ?

Les études des analystes ont généralement mis en avant le fondeur américain Qualcomm, qui ne conçoit pas que des composants mobiles et dispose également d'une grosse branche licensing, constituant un part non négligeable dans son chiffre d'affaires.

Mais un équipementier lui conteste ce leadership : il s'agit du suédois Ericsson qui a récemment récupérer une bonne partie des brevets LTE du canadien Nortel, en faillite, au grand dam d'un autre Canadien, Research in Motion.

Selon ses propres calculs, l'équipementier revendique le contrôle de près d'un quart des brevets essentiels liés à LTE, quand le cabinet d'études Informa Telecoms and Media le créditait d'environ 7% au mois de mai.


Plusieurs façons de compter
Kasim Alfalahi, responsable de la propriété intellectuelle d'Ericsson, met en doute la méthodologie employée par les analystes, notamment celle de la recherche par mots-clés dans les bases de données de brevets.

" Quand vous regardez l'ensemble des applications brevetées, cela représente un vaste ensemble. Certaines sociétés ont soumis beaucoup de fois la même chose, cherchant à obtenir une reconnaissance pour ce qui est en fait la même application. Nombre de ces brevets seront considérés comme non recevables et refoulés par le régulateur, ou jugés comme non liés directement au standard LTE "
, explique Kasim Alfalahi.

" On peut facilement être impressionné par le nombre de brevets soumis, mais si vous entrez dans le détail, ces chiffres ne veulent rien dire. De notre point de vue, la seule méthode valable pour obtenir une appréciation correcte consiste à observer quelles sociétés ont participé aux standards et quelles technologies ont finalement été adoptées ", poursuit-il.


Ericsson, en tête ou à la traîne ?

Ericsson affirme ainsi détenir pas loin de 24% des brevets essentiels à la technologie LTE, et quasiment 25% une fois qu'ils seront tous validés, soit environ deux fois plus que les autres détenteurs de propriété intellectuelle. Même dans le pire des scénarios ( brevets invalidés ou non validés dans certains pays ), l'équipementier affirme contrôler 20% des brevets essentiels.

Ce qui est loin de la valeur de 7% estimée par Informa le mois dernier. Dans les faits, une valeur aussi faible serait problématique dans la mesure où Ericsson fait partie des plus gros fournisseurs d'infrastructures LTE, ce qui l'obligerait à négocier de lourdes royalties, avec des conséquences sur le prix de ses offres et le reversement d'une partie des revenus obtenus au profit de la concurrence.

Et si Ericsson possède bien le ratio qu'il revendique, il est au contraire en position de force vis à vis des autres équipementiers. Mais Alfalahi souligne qu'il ne s'agit pas ici de s'imposer par une guerre des brevets et des licences qui s'avérerait préjudiciable à tous en ralentissant l'essor du marché pour LTE.

Au contraire, Ericsson prône l'application de taux raisonnables pour les droits de licence afin que tous les acteurs, même ceux possédant peu de brevets, puissent s'y épanouir.

Source : Connected Planet