Le cabinet d'études IDC vient de confirmer que le marché de la téléphonie mobile est reparti dans une spirale ascendante, profitant de la reprise économique et affichant au premier trimestre une croissance des ventes de plus de 20%.

Si certains fabricants, comme Samsung, ont su tirer leur épingle du jeu, ce n'est pas le cas du leader mondial Nokia qui, malgré ses plus de 100 millions de terminaux écoulés ( sur un total mondial de presque 300 millions de mobiles vendus ce trimestre ), n'a pas profité de cette croissance.

L'annonce de résultats stables, sans plus, et les critiques concernant sa stratégie vis à vis des smartphones ( même s'il en est le leader du segment avec 41% de part de marché ) ont fait plonger le titre en Bourse, révélant la nervosité des investisseurs et leur pessimisme quant à la capacité de Nokia de trouver une solution à court terme.

Reuters n'hésite plus à évoquer un débarquement prochain de son CEO, Olli-Pekka Kallasvuo, pourtant un vieux routier au sein de Nokia puisqu'il y a fait l'essentiel de sa carrière. Sa prochaine conférence investisseurs, la semaine prochaine, pourrait être sa dernière si un concurrent sérieux à l'iPhone et autres smartphones emblématiques du moment, n'est pas trouvé rapidement.


Une série de virages mal négociés

Nokia N8 03a Le Nokia N8, sous Symbian^3, pourrait jouer ce rôle mais les remarques assassines d'un site russe ayant mis la main sur un prototype, et largement reprises la veille de l'annonce du terminal, ont porté un coup à sa crédibilité et aux capacités du nouvel OS mobile de changer la donne.

Selon Reuters, les analystes sont à deux doigts de lâcher Nokia et s'attendent à un changement à la tête du groupe : " cela donne l'impression que cela soulagerait les investisseurs ", note Carolina Milanesi, de Gartner, dans le sens où cela pourrait accélérer des évolutions stratégiques jugées nécessaires.

La confirmation d'un retard du lancement de Symbian en version open source serait particulièrement dommageable et pourrait bien coûter son poste à Olli-Pekka Kallasvuo. Il y a également la question de la présence de Nokia sur le marché nord-américain, qui n'a cessé de décliner alors qu'il s'agit là d'un des marchés les plus dynamiques pour les smartphones.

En devenant le patron de Nokia, il avait promis de remédier à cette situation. Cet échec risque également peser dans la balance.

Source : Reuters