Cette étape décisive dans l'évolution de Facebook était pressentie depuis le week-end dernier : le réseau social aux plus de 800 millions de membres a bien remis ce jour son dossier d'introduction en bourse à la SEC, préparant une levée de 5 à 10 milliards de dollars qui pourrait donner à la société une valorisation de 75 à 100 milliards de dollars.

Et il va maintenant falloir gagner la confiance des investisseurs. Le réseau social affirme compter 845 millions d'utilisateurs, soit près de 40% de plus que l'an dernier mais ses sources de revenus reposent pour l'essentiel sur la publicité en ligne.

Or les premiers chiffres financiers transmis révèlent que la société a généré 3,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires en 2011, en progression de 88% par rapport à l'année précédente, pour un résultat net de 1 milliard de dollars, alors que certaines estimations du chiffre d'affaires le voyaient à plus de 4 milliards de dollars.

Pour espérer devenir une blue chip, il faudra sûrement beaucoup plus développer la rentabilité à l'avenir alors que l'accent avait été mis jusqu'à présent sur l'expérience utilisateur et les services afin de gagner le plus grand nombre d'utilisateurs possibles et ne pas se laisser dépasser par la concurrence.


Des possibilités de croissance séduisantes

_facebook_logo Au-delà des mécanismes classiques de la publicité en ligne, il reste encore à trouver la méthode qui permettra d'exploiter l'extraordinaire masse de données personnelles diffusées en permanence sur le réseau social et qui constitue la vraie richesse de la société.

L'équation est plus compliquée qu'il n'y paraît car les questions de respect de la vie privée et des données personnelles restent primordiales. Un faux pas pourrait détourner les utilisateurs vers des services concurrents et attirer l'attention des régulateurs déjà attentifs aux décisions de Facebook du fait de sa taille et de son influence.

Les premières données financières révèlent aussi que Facebook a connu une forte montée de ses coûts de fonctionnement et de R&D, conduisant à une croissance plus modeste que d'autres sociétés du Web récemment entrées en bourse et pour lesquelles la croissance du chiffre d'affaires était à trois chiffres.

Cela fait un peu redescendre le mythe Facebook au niveau de la réalité mais les investisseurs potentiels restent confiants dans les immenses opportunités du réseau social qui, en prenant le temps de développer son écosystème et de s'assurer d'une très large base d'utilisateurs, possède plusieurs leviers solides pour poursuivre sa croissance.

Il ne reste plus qu'à attendre l'introduction effective en bourse, qui interviendra d'ici le printemps 2012. Mark Zuckerberg et l'équipe dirigeante s'y préparent activement depuis plusieurs mois.