Groupon logo Leur entrée en bourse est attendue et disséquée plusieurs trimestres, sinon années, en amont et les investisseurs piaffent d'impatience quand elles se montrent prudentes. Les sociétés du Web, qui gèrent des réseaux sociaux, des sites de bonnes affaires ou d'autres activités tirées de l' Internet, ont eu le vent en poupe ces derniers temps, et ont été pressées de se jeter dans le grand bain de la cotation publique.

Trop pressées parfois, du fait de modèles économiques insuffisamment matures ou de tendances trop vite changeantes. Les succès se font vite sur le Web mais leurs effets sont aussi volatiles. Et avec l'entrée en bourse, ce sont les résultats financiers qu'il faut présenter à rythme régulier ( et court ) et qui sont maintenant disséqués, par les analystes comme par les concurrents, alors que les sociétés pouvaient manoeuvrer à leur guise auparavant et se contenter de divulguer un minimum de chiffres.

Même pour les plus prometteuses d'entre elles, le passage en bourse reste une étape délicate. On a vu le réseau social professionnel LinkedIn démarrer très fort avant de voir son cours retomber rapidement. Aujourd'hui, c'est le site de bonnes affaires Groupon qui, après une entrée en bourse en fanfare, voit son cours revenir à sa valeur d' IPO de 20 dollars par action, après d'impressionnants reculs de 10 et 15% en début de semaine.


Pas assez de différenciation ?
Le cas Groupon est particulier car il compte de nombreux concurrents capables de proposer un service comparable. A ce titre, son entrée en bourse a pu être vue comme une fuite en avant pour prendre aussi vite que possible une taille respectable pour s'imposer face aux acteurs plus petits mais en croissance rapide.

Dans son ombre, on trouve en effet LivingSocial, qui propose aussi des bonnes affaires et des réductions, et qui a le soutien non négligeable du groupe Amazon et qui se montre particulièrement dynamique, ou Google Offers, la plate-forme que Google compte mettre à contribuer dans ses divers services.

Les doutes sur la robustesse du modèle économique de Groupon, qui avaient entraîné de nombreuses critiques au début de l'été et qui ont peut-être retardé son entrée en bourse, continuent de parasiter son image de société rapidement établie et toujours capable de forte croissance.

Avec les fêtes de fin d'année et leurs traditionnelles journées de remises en tous genres, les analystes continuent de se demander si Groupon saura tirer son épingle du jeu ou si la concurrence nombreuse finira par étouffer sa visibilité.