GESTE logo Nous l'avions noté en décembre 2010 lors des 4e Assises de la Convergence des Médias, qui s'était tenue à Paris : les éditeurs de presse en ligne n'entendent pas se faire dicter des conditions tarifaires ou légales qui les enfermeraient dans un modèle au seul profit d' Apple ( ou d'un autre acteur, mais la tablette iPad reste au coeur des préoccupations de l'édition numérique en tant que modèle expérimental ).

Et les modifications récentes apportées aux conditions d'utilisation associées au portail App Store, qui anticipent l'arrivée d'un possible nouveau modèle économique destiné à mettre en place un système d'abonnement, viennent de faire bondir le GESTE ( Groupement des Editeurs de Services en Ligne ).

En ligne de mire : l'abandon obligatoire de toute solution de paiement tierce au sein de l' App Store à partir du 30 juin prochain. Cette mesure, qui impose de passer obligatoirement par le système in-App Purchase de l' App Store, et qui permet à Apple de récupérer 30% de chaque transaction, est vu comme un frein au développement de l'édition numérique, rendue moins rentable que l'édition papier et obligée de répondre aux conditions d' Apple.


Non au diktat d' Apple
Autre crainte : cette solution permet à Apple de mettre la main sur les données clients des éditeurs en ligne, au risque de court-circuiter ces derniers. Le GESTE estime donc qu' Apple ferme délibérément le marché à un ensemble d'acteurs en profitant de sa position dominante sur le marché des tablettes tactiles.

En représailles, le groupement indique qu'il apportera tout son concours à toute enquête des autorités de la concurrence qui évalueraient ces pratiques et affirment que plusieurs éditeurs sont déjà en train de préparer " des alternatives aux systèmes de distribution verrouillés proposés par les fabricants de matériel ".

D'où le titre provocateur du communiqué de presse du GESTE : " A quand le dégroupage de l' iPad ? ". Or la tablette d' Apple risque d'être pour un bon moment encore leader de son marché. La question du barème de prix imposé ( 0,79 €, 1,59 €, 2,39 €... ), ne permettant pas aux éditeurs de fixer eux-mêmes le prix de leurs périodiques, constituait déjà un motif d'agacement en décembre. L'abandon forcé des solutions de paiement tierces est donc vu comme une nouvelle provocation d' Apple vis à vis de partenaires " sans qui les produits d' Apple seraient toujours des outils <> mais totalement sans contenus ".