Android Honeycomb Avec l'arrivée d' Android Honeycomb, quelque chose a changé dans la stratégie mobile de Google. En s'abtenant de fournir le code source de la plate-forme dans la foulée de son lancement, et ce officiellement pour éviter de voir l'expérience utilisateur se dégrader sur des terminaux qui ne sont pas faits pour cette version, le géant de la recherche a porté un coup à l'image de partage et de réutilisation du code qui avait cours jusque là.

Et il semblerait que ce n'est que le premier temps de ce qui apparaît comme une nouvelle orientation, rapportée par BusinessWeek. Désormais, pour accéder aux dernières avancées de la plate-forme Android, les projets des fabricants doivent d'abord obtenir l'aval de Google, agaçant plusieurs grandes marques de l'électronique ou du Web, qui ont l'impression d'avoir perdu la liberté des premiers temps.

Même chose pour les fabricants de puces qui doivent se conformer aux exigences de Google pour pouvoir travailler en amont sur les prochaines versions d' Android. A tel point qu'il se murmure qu'il y aurait actuellement des négociations entre ARM et Google pour créer une plate-forme matérielle standardisée.

Ce serait un peu comme le cahier des charges imposé par Microsoft pour Windows Phone 7 et qui aligne le développement des terminaux sur des bases communes censées garantir l'expérience utilisateur...avec le risque de se révéler réductrices et d'affaiblir les possibilité de différenciation pour les fabricants.

Pour l'éditeur de la plate-forme, en revanche, c'est l'assurance de proposer une expérience utilisateur commune sur tous les produits et de limiter les risques d'incompatibilité, notamment au niveau des applications mobiles, en réduisant le nombre de configurations matérielles possibles, mais pour les fabricants, c'est l'obligation de se plier à des règles du jeu imposées, sans possibilité de sortir d'un sentier balisé qui amène à des produits interchangeables où seuls les plus gros acteurs ( grâce à leurs partenariats et à leur puissance marketing ) peuvent espérer sortir du lot.


Une nécessaire mutation ?

L'euphorie des premiers temps, qui a permis à Android de dominer le marché mobile en l'espace de deux ans en misant sur les promesses de l'open source, céderait donc maintenant la place à un développement orienté plus terre à terre et dicté par de nouveaux problèmes tels que la fragmentation et la multiplication désordonnée des appareils.

Google aurait commencé à renforcer ses clauses de " non fragmentation " auprès de ses partenaires, lui permettant de garder un oeil sur les modifications apportées au code source pour créer de nouvelles interfaces ou services mobiles.

Cela ne ferait pas les affaires de certaines sociétés, à l'image de Facebook, toujours pas décidé à produire son propre Facebook Phone, mais qui travaille beaucoup à la personnalisation des surcouches posées sur Android pour mettre en avant ses services.

Mais sans doute ce recadrage est-il nécessaire à un point du développement de la plate-forme pour maintenir une certaine cohérence et canaliser les énergies, obligeant à une certaine fermeté qui fera toujours des mécontents.

Source : BusinessWeek