Vous êtes mort !

Revenons à Dark Souls et à son menu tout ce qu'il y a de plus sobre et sombre.

Je clique sur "Nouveau", pour créer une nouvelle partie, de toute façon il n'y a pas d'autre choix dans le menu. Je choisis ensuite ma classe de personnage parmi 8 ou 9 classes différentes et mon attention est attirée par le mendiant, qui porte juste un slip en plus de son arme. C'est une classe qui semble bien fun, mais on va dire que vu la réputation du jeu, par principe, je préfère partir bien sapé, dans le doute, ça doit permettre de mieux absorber les coups, donc je choisis le bandit.

Aller c'est parti, après une petite vidéo d'intro qui met en confiance, je me réveille au fond d'un cachot qui sert de point d'entrée dans le tuto. Un tuto bien sympathique dans lequel on apprend d'abord à taper, puis au fil des messages qui sont laissés sur le sol, on apprend à courir, à sauter, à se servir d'un bouclier, à utiliser des objets, etc... Jusque là tout va bien, on remarque juste que se prendre un coup fait réellement mal ! La barre de vie prend chère à chaque fois, donc l'utilisation du bouclier devient très stratégique au fur et à mesure des combats. Il y a bien un bouton pour prendre son arme à 2 mains mais vu les grosses claques qu'on se prend à chaque coup non paré, je reste à l'épée + bouclier.

Dark Souls - 2 Dark Souls - 5

Le tuto se poursuit avec l'affrontement des premiers vrais ennemis puis d'un gros boss. Rien de bien méchant finalement, mais je suis quand même mort 3 ou 4 fois par inadvertance, sans pour autant me formaliser sur ces échecs. On ne peut pas dire que l'extrême difficulté frappe tout de suite, mais le jeu se joue bien, on sent que les mouvements doivent être précis pour éviter les erreurs et l'aspect hack'n slash fait mouche, comme dans diablo. On a envie d'avancer dans ce monde qui regorge de créatures étranges et d'items aux caractéristiques bien particulières et on commence à se stuffer (pour les non habitués, cela signifie s'équiper avec des pièces d'armure, etc…).

Mais où est ce p.t..n de feu de camp !

Fin du tutorial, je pars confiant et j'entre dans le "vrai" monde du jeu. Après avoir allumé un feu (qui s'avèrera être par la suite une action signifiant un énorme soulagement puisque c'est l'unique moment où la partie est sauvegardée), je rencontre pour la première fois des PNJ (personnages non joueurs) qui ne m'agressent donc pas tout de suite et proposent même de me vendre des objets, et même de porter serment.

C'est là que je me rends compte que :

  • soit je n'ai pas bien suivi le tuto car je ne comprends pas bien cette histoire de serments ni le principe des âmes
  • soit parce que le jeu n'en a pas parlé jusque là et qu'il me laisse me démerder et découvrir par moi-même les choses.

Je comprendrai par la suite que c'est bien la deuxième idée, le jeu ne dit rien, il lâche le joueur dans son monde, avec une épée et un bouclier, et il faut se débrouiller.

Dark Souls - 2 Dark Souls - 1

Le joueur est assez libre dans Dark Souls, puisqu'on peut décider de tuer les 2 PNJs que l'on rencontre dès le départ, mais cela n'apporte a priori rien. J'avance donc, intrigué par ce principe d'âme et il ne faut pas longtemps pour que je rencontre les premiers ennemis du jeu : les squelettes !

Il s'agit bien d'un start-test j'ai donc joué seulement aux premières heures du jeu (il faut dans les 60h pour en arriver à bout il parait) eh bien je peux vous dire que j'ai passé BEAUCOUP de temps sur les 4 premiers squelettes.

Ca vous fait peur ? Mais je peux vous dire que j'ai bien kiffé ! Ma femme s'est d'ailleurs bien foutue de moi, elle m'a entendu râler devant mon écran pendant 2h, elle m'a dit qu'il fallait peut-être que j'arrête de jouer si le jeu m'énerve, et je lui ai dit après 2h de jurons et autres gros mots : "J'adore ce jeu !". Elle n'a pas compris… Bref ! C'est là que j'ai découvert toute la puissance de Dark Souls, qui m'a rappelé les meilleurs moments de World of Warcraft, en plein Coeur de Magma, en instance à 40 joueurs (oui je sais ça date, j'ai arrêté les frais fin 2005).

Apprendre dans la douleur

Dark Souls, c'est le jeu qui vous fait reprendre les bases du jeu vidéo et qui vous dit sans arrêt "Vous êtes mort", tant que vous essayez de foncer dans le tas sans réfléchir (comme on peut le faire dans la plupart des jeux aujourd'hui, souvent ça passe). Tant que vous ne jouez pas "bien", vous mourrez. Tant que vous ne maîtrisez pas ce que vous faites, vous mourrez.

En même temps c'est dans l'échec que l'on apprend le mieux et c'est tellement gratifiant de se voir progresser chaque minute, grâce à Dark Souls que c'est ce qui fait toute la puissance du jeu.

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Et quand je dis progresser, je parle autant de l'avancée dans le jeu, que dans la gestion des combats. On tente au départ de gérer les squelettes de front, 2 par 2, en se protégeant légèrement et en essayant de placer des coups au bon moment. Puis après 7 / 8 essais qui se soldent par un échec cuisant, on essaie de diversifier son jeu en regardant les squelettes pour essayer de comprendre leur comportement. Puis 7 / 8 "Vous êtes mort" plus tard, on se met à les "puller" (les attirer) pour les rapprocher du trou le plus proche et leur asséner 2 ou 3 coups bien placés afin qu'ils tombent dedans. Et peu à peu on avance, et on apprend même à éviter des squelettes pour être sûr de pouvoir avancer.

Le jeu vous autorise 10 potions de vie au départ, ce qui vous paraîtra très peu finalement à l'usage, et elles sont régénérées au feu de camp, mais celui-ci provoque la réapparition des squelettes si vous revenez sur vos pas pour l'allumer. Il faut donc qu'avec vos 10 potions, vous avanciez jusqu'au prochain feu de camp.

Au départ, vous lutterez durement pour ne pas trop les dépenser et au final, après de nombreuses morts, vous arriverez à les conserver sans problème, mais cela se fera dans la douleur.. une douleur qui vous scotchera à l'écran avec l'envie irrésistible de voir ce qu'il y a derrière ces 2 pauvres squelettes qui vous font la misère.

L'observation et la tactique

Bon, j'y ai passé beaucoup de temps sur ces squelettes, mais j'ai quand même pas mal avancé dans le jeu, à force de mourir j'ai pris mes marques et développé des techniques bien particulières pour éviter / jeter les ennemis dans les trous les plus proches et en avançant bouclier au menton, hyper concentré, prêt à éviter les nombreux pièges du début du jeu. Entre les squelettes qui ne meurent jamais, les crânes qui explosent, les lanceurs de boule de feu et les statues à pointes, on ressent vraiment les mêmes sensations que dans le premier Prince of persia (celui moche en 2D), qui demandait une précision hors normes pour ne pas tomber dans les trous.

Avec Dark Souls, j'ai trouvé en quelque sorte un maître, un jeu vidéo qui m'a mis une bonne claque et m'a rappelé que les jeux c'est aussi ça : persister pour réussir et être récompensé en conséquence, pas uniquement avancer tête baissée pour terminer le plus rapidement possible un jeu et être récompensé par la fin du jeu, souvent décevante.

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Alors bien sûr, ce jeu n'est pas à mettre dans toutes les mains, mais il n'est pas pour autant élitiste. Il s'adresse simplement à tous les joueurs qui en veulent et qui ne se laissent pas décourager. Ceux qui n'ont pas peur de transpirer et flipper au moindre bruit, pensant avancer vers une mort certaine, qui peut arriver à tout moment.

Tiens, je n'ai pas parlé de l'ambiance sonore et elle est pourtant l'une des grandes réussites du jeu ! La musique est bonne et se fait finalement rare, les bruitages sont excellents et rendent l'ambiance pesante et stressante.

Aller sur ce je vous laisse, il me reste encore tellement de choses à découvrir, le coop à tester, mon premier vrai boss à combattre et des bonnes séances de stress en perspective.

Verdict

Alors, après quelques heures de gameplay intense, est-ce qu'on y rejouera ?

Oui ! Absolument !


+ Les plus

  • L'ambiance générale
  • La difficulté qui prend aux tripes
  • L'envie irrésistible de réessayer sans cesse
  • Les bruitages

- Les moins

  • Les graphismes : le jeu n'est pas vraiment beau
  • La difficulté qui peut dérouter les moins courageux (chochottes !)
  • Quelques bugs