Les services de paiement mobile, utilisant souvent la technologie NFC ( Near Field Communication ) et les téléphones comme supports des transactions, sont largement vus comme une source de revenus importante pour ceux qui sauront mettre en place un dispositif efficace ces prochaines années, mais toute la difficulté consiste justement à se démarquer de la concurrence et àrallier suffisamment d'acteurs pour obtenir la masse critique qui assurera le décollage exponentiel desdits services.

Comme souvent dans l'industrie mobile, les opérateurs veulent jouer un rôle clé dans l'affaire et ne pas se voir relégués au rang de simples fournisseurs des tuyaux. Sans leur soutien, difficile de faire émerger quoi que ce soit.

Google Wallet C'est pourtant ce qu'a tenté de faire Google en lançant en septembre 2011 aux Etats-Unis le service Google Wallet de paiement mobile par l'intermédiaire de smartphones compatibles NFC, en mettant en place une infrastructure logicielle et en fournissant des terminaux de paiement aux commerçants.

L'initiative court-circuite pour l'essentiel les opérateurs, en dehors de Sprint qui distribue les smartphones compatibles et cherche à occuper le terrain en amont du lancement d'un service ISIS similaire de paiement mobile que les autres opérateurs mobiles US doivent lancer au second semestre 2012.


Démarrage lent, négociations difficiles
Or, selon Bloomberg, après quelques mois de fonctionnement, le rythme d'adoption de Google Wallet s'avérerait décevant et le départ de deux hauts responsables (partis créer leur propre société) inciterait Google à revoir ses plans et à tenter d'obtenir un accord des opérateurs AT&T et Verizon pour qu'ils acceptent de supporter son service, actuellement bloqué même sur les smartphones de la famille Nexus distribués par ces opérateurs, officiellement pour des questions de sécurité.

Google serait prêt à partager les revenus générés et son service d'offres de réductions Google Offers avec ces acteurs pour obtenir gain de cause mais la négociation s'annonce difficile, ces derniers pouvant tout aussi bien attendre de laisser pourrir la situation avant de lancer leur propre service...et court-circuiter à leur tour Google.

Et la menace ne s'arrête pas au service Isis : le groupe Visa s'est récemment associé à l'opérateur Vodafone pour un déploiement massif d'un autre service de paiement mobile avec toujours l'espoir d'obtenir cette masse critique qui éclipsera les autres offres.

A défaut d'accord avec les opérateurs, Google pourrait continuer de faire cavalier seul et accentuer son effort pour les écarter, jusque dans les transferts d'informations bancaires. De là à lui donner l'envie de disposer de ses propres réseaux de télécommunications, il y a un pas qui pourrait bien finir par être franchi.

Source : Bloomberg