La Chine fait l'objet de restrictions économiques et commerciales de la part des Etats-Unis avec pour but de ralentir la progression de son industrie des semi-conducteurs et de l'empêcher d'utiliser les technologies d'origine US dans des projets militaires ou contraires aux droits de l'homme.

En réponse, l'Empire du Milieu fait tout ce qu'il peut pour gagner son indépendance et riposter avec les moyens du bord. Restreindre les exporations de matières premières sensibles (terres rares, métaux stratégiques) est une première forme de réponse tandis que les autorités veulent faire le ménage dans l'utilisation des smartphones et ordinateurs occidentaux, au moins au niveau de ses agences gouvernementales.

Intel et AMD rattrapés par la défiance chinoise

L'utilisation de l'iPhone par le personnel gouvernemental chinois avait déjà fait l'objet de mesures implicites de rejet ces derniers mois, de la même manière que les Etats-Unis et plusieurs pays européens interdisent ou déconseillent fortement l'utilisation de certaines marques de smartphones à leurs représentants politiques ou militaires par crainte d'espionnage ou de récupération d'informations sensibles.

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Un nouveau cap vient d'être franchi avec l'annonce de directives destinées à écarter les processeurs Intel et AMD des ordinateurs et des serveurs des agences gouvernementales, selon une information du Financial Times reprise par Reuters.

Les nouvelles règles visent aussi à écarter l'environnement Windows et les bases de données occidentales pour privilégier des solutions nationales. Les agences gouvernementales devront prendre en compte un critère de fiabilité et de sécurité dans leurs achats de matériel informatique, les autorités fournissant une liste de composants respectant ce critère.

Un impact à attendre sur les revenus

La Chine cherche depuis plusieurs années à gagner son indépendance technologique et à réduire le recours aux technologies occidentales mais les mesures prises par les Etats-Unis depuis 2019 à l'encontre de l'industrie chinoise accélère sensiblement le mouvement.

De quoi tendre un peu plus les relations entre la Chine et les Etats-Unis sans être une véritable surprise mais qui risque de causer un véritable impact sur les revenus d'Intel et AMD qui ont conservé des liens réguliers avec la Chine et génèrent une part non négligeable de leur chiffre d'affaires de cet immense marché.

Cela ouvre également de belles opportunités pour les acteurs locaux, à commencer par Huawei ou Phytium, par ailleurs placés sur la liste noire des Etats-Unis. Il reste à voir si, à défaut de pouvoir accéder aux architectures x86 et ARM sous contrôle US, la Chine ne va pas trouver dans l'architecture RISC-V l'alternative qui lui apportera l'indépendance tant recherchée.

Source : Reuters