Le Syndicat de la Librairie Française (SLF) n'en démord pas : Amazon contourne la législation française et pratique du dumping sur la vente des livres papier pour tuer le marché et le récupérer à son seul profit en contournant les mécanismes censés le protéger.

En lutte contre le groupe américain, contre lequel elle a déjà porté plainte pour concurrence déloyale, elle estime que les frais de port gratuits et la remise systèmatique de 5% sont des artifices destinés à contourner la loi sur le prix unique du livre et qu'ils sont financés par les mesures d'"évasion fiscale" (les groupes concernés évoquent plutôt une optimisation fiscale qui lui permettent de payer très peu d'impôt sur les entreprises grâce à ses montages financiers.

Une nouvelle fois, elle explique son point de vue en affirmant que les frais de port gratuits sont assimilables à une vente à perte qu'aucun libraire, en dehors de la Fnac, ne peut se permettre de proposer quelque soit le montant " parce que cette pratique est financièrement intenable économiquement".

Le SLF fait observer que les frais de port gratuits sont systématiquement proposés dans les pays où un prix unique du livre est fixé mais pas sur les autres marchés où la gratuité n'est proposée qu'à partir d'un certain montant, ce qui confirmerait une stratégie de contournement de la législation et financée par l'évasion fiscale.

Le syndicat remet également en cause l'argument de création d'emplois grâce à Amazon dont les milliers d'emplois se résument en fait à quelques centaines de postes fixes et à une armée d'intérimaires recrutés pendant les temps forts de l'année.

Pour le SLF, Amazon serait donc un véritable frein au développement du secteur plutôt qu'un concurrent le stimulant : " les pratiques prédatrices d'Amazon freinent considérablement le développement de la vente en ligne dans les librairies et les chaînes de librairies ".

D'où le soutien aux "positions exprimées par la ministre de la Culture et de la Communication et de nombreux députés de la majorité comme de l'opposition afin de rééquilibrer la concurrence entre la vente en ligne et la vente physique de livres. [Les libraires] souhaitent qu'une mesure encadrant la facturation des frais de port sur Internet soit rapidement adoptée par le Parlement."

La ministre Aurélie Filippetti avait eu des mots assez durs concernant les pratiques d'Amazon et avait déjà qualifié de "dumping" les méthodes du groupe américain vis à vis de la ventes des livres physiques.

Source : SLF