L'Arcep, autorité française de régulation des télécoms, a quelque peu agacée de la coïncidence entre son annonce d'une nouvelle vérification de la couverture de Free Mobile et la publication par Le Figaro d'un courrier du ministre de l'industrie Eric Besson l'incitant à effectuer de nouvelles mesures.

Interrogé par le journal Les Echos, son président Jean-Ludovic Silicani affirme que le choix de mener un nouvel examen du réseau Free Mobile avait été décidé par le collège de l'Arcep deux jours avant de recevoir le fameux courrier du ministre.

L'Arcep étant censée être une autorité indépendante, la publication de cette lettre a pu donner l'impression qu'elle était aux ordres du gouvernement. Jean-Ludovic Silicani se dit donc prêt à se justifier auprès du Parlement si cette notion d'indépendance était remise en cause.


Pas de favoritisme envers Free

L'Autorité se défend aussi de tout favoritisme à l'égard de Free Mobile, ce qui explique peut-être cette seconde vérification après celle du mois de décembre 2011 alors qu'aucun opérateur ne s'en est plaint officiellement.

Le temps de latence entre les premières insinuations concernant un réseau Free Mobile partiellement allumé et la décision de l'Arcep tient à ce fait : " si à chaque fois quelqu'un vient dénoncer son concurrent sans aucune preuve, alors nous sommes dans la République de la rumeur et non dans celle du droit ", précise-t-il aux Echos.

Le président de l'Arcep rejette enfin les accusations portant sur la qualité des tests pratiqués par l'Arcep : " nous ne contrôlons pas un réfrigérateur éteint qui peut éventuellement être allumé : nous nous assurons qu'il fonctionne et qu'il conserve bien les aliments au frais ". Par ailleurs, " même si 40% des antennes sont éteintes, tant que l'obligation de 27% de couverture avec son réseau propre est effective, le règlement est respecté ", souligne-t-il.

S'il s'avérait que Free ne respecte pas ses engagements, une procédure serait lancée, avec d'abord une mise en demeure, puis éventuellement une sanction financière voire le retrait de la licence. Comme pour les autres opérateurs.

Source : Les Echos