C'est en plein succès affiché de la mission Rosetta que l'Europe se pose la question de l'avenir d'Ariane 5 et plus encore, du lanceur Ariane 6 qui viendra lui succéder.

Ariane 5  Pour Geneviève Fioraso,secrétaire d'État en charge de la recherche, si Ariane 5 bénéficie aujourd'hui d'une fiabilité lui permettant de se vendre auprès de divers acteurs internationaux, l'Europe doit accélérer la transition vers Ariane 6 pour rester compétitive et faire face à l'arrivée prochaine des lanceurs de sociétés spatiales privées en partenariat avec la NASA.

En projet, Ariane 6 pourrait ainsi voir son développement accéléré : " Il y a une volonté commune de tous les Etats membres d'aller vers Ariane 6 (...) Allemagne incluse (...) avec des points de vérification réguliers tous les deux ans." Confiait-elle aux Échos en sortie d'une réunion informelle de l'ESA à Cologne.

Le premier lancement d'Ariane 6 serait prévu pour 2020 avec un budget total de 4 milliards d'euros comprenant le lanceur ainsi que la conception du pas de tir.

Néanmoins, si les États s'annoncent favorables, il leur faudra réunir les budgets nécessaires au programme d'ici le 2 décembre, date à laquelle une conférence des ministres devrait valider le projet, tout en établissant la répartition des charges industrielles entre les différents pays.

Pourquoi ne pas conserver Ariane 5 si le lanceur est si fiable ? Tout simplement parce qu'Ariane 5 se veut très chère, trop pour rester compétitive. En outre, Ariane 6 devrait se vouloir plus accessible.

Pendant longtemps, l'Allemagne a souhaité temporiser les choses et imposer un passage vers Ariane 5 ME, une simple évolution du lanceur. Face aux projets avancés de différentes sociétés spatiales privées et la concurrence rude qui s'annonce sur le marché dans les années à venir, la France a réussi à faire imposer la nécessité d'accélérer le développement d'Ariane 6.

L'Allemagne aurait été séduite par le cahier des charges du projet, qui n'opte pas pour une révision totale du lanceur, mais aussi par le fait qu'elle s'y retrouve au niveau industriel avec un accord passé par Airbus avec OHB, un industriel allemand.

Source : Les Echos