La proposition de loi du sénateur Jean-Louis Masson continue d'alimenter la polémique sur le Web, et elle risque bien d'être ravivée par les résultats d'un sondage. La proposition de loi vise en particulier à faciliter l'identification des blogueurs en mettant fin à l'anonymat. Avec elle, le sénateur Masson ne s'est pas fait que des amis, et ses erreurs de communication sont bien vite relayées sur la Toile.

L'institut BVA a réalisé un sondage par téléphone les 4 et 5 juin auprès d'un échantillon représentatif de la population française âgée de 15 ans et plus. Ce sondage a été financé par l'éditeur de logiciels Avanquest Software et publié dans La Tribune, diffusé sur BFM / BFM TV. Une seule question a été posée :

" Le sénateur Jean-Louis Masson a déposé une proposition de loi visant à obliger les blogueurs à divulguer leur identité afin, dit-il, de pouvoir poursuivre ceux qui seraient malfaisants. Vous  personnellement, êtes-vous favorable ou opposé à cette proposition de loi du sénateur Masson ? "

On peut évidemment penser que le terme malfaisant intégré dans la question à quelque chose à avoir avec les résultats obtenus. Ainsi, la bronca sur le Web n'est pas véritablement relayée dans les résultats et 59 % des Français se disent favorables pour 35 % opposés.

Plus on avance dans les âges des sondés et plus le taux de personnes favorables à la proposition de loi augmente. Il passe ainsi de 40 % pour les 15-24 ans à 68 % pour les 65 ans et plus. Une évolution de point de vue selon les âges présentée ci-dessous :

BVA-Masson

Pour Jean-Louis Masson, ce sondage est presque du pain béni. Notre confrère Numerama a noté cette réaction du sénateur qui dans le quotidien La Tribune a déclaré : " Les allumés de l'Internet m'ont injurié, mais 1 000 allumés, cela ne fait pas la France ". L'échantillon du sondage BVA est lui constitué de... 1 003 individus. Pour combien d'allumés ? Combien de sondés ont une connaissance minimale de l'outil Internet ?