Une nouvelle fois, The Wall Street Journal s'intéresse aux cyberattaques et plus particulièrement au cyberespionnage. Sur la base d'évaluations officielles dans le cadre d'un document d'estimation National Intelligence Estimate, le quotidien américain écrit que les États-Unis sont la cible d'une " campagne massive de cyberespionnage " qui menace la " compétitivité économique " du pays.

D'après des sources proches du dossier mais sous couvert d'anonymat, le document secret indique que plusieurs secteurs sont particulièrement visés comme celui de l'énergie, finance, aérospatial, technologie de l'information, automobile. Des dizaines de milliards de dollars seraient en jeu.

La Chine est pointée du doigt pour être le pays le plus agressif dans ses tentatives de pénétrer des systèmes informatiques afin de mettre la main sur des données qui pourraient être utilisées pour un gain économique.

cyberattaque Des allégations qui ne sont pas nouvelles et que l'Empire du Milieu a toujours démenties. Par le passé, divers cas ont déjà été divulgués comme l'attaque du groupe de défense Lockheed Martin et une forte suspicion pour une origine chinoise.

Toutefois, les sociétés rechignent généralement à avouer une cyberattaque. En Europe, une directive sur la cybersécurité prévoit d'obliger les entreprises de secteurs stratégiques ( énergie, santé, finance... ) à signaler les incidents significatifs de sécurité dont elles sont les victimes. Cela concerne en outre les administrations publiques et les " facilitateurs de services Internet clés ", à savoir les boutiques d'applications en ligne, plateformes de commerce électronique et de paiement en ligne, services de cloud mais aussi les moteurs de recherche et réseaux sociaux.

En 2010, Google a médiatisé une cyberattaque ayant visé les comptes Gmail d'activistes chinois pour les droits de l'homme et le vol de code source. Pour le président exécutif de Google, Eric Schmidt, la cyberguerre conduite à l'échelle d'un État est déjà une réalité et la Chine est à la pointe mondiale.


La France citée
Reste que le document d'estimation US cite également trois autres pays pour leur participation dans du cyberespionnage à l'encontre des États-Unis, même s'il apparaît sans commune mesure avec celui de la Chine. Sont cités la Russie, Israël et... la France.

Peu probable que les États-Unis soient seulement des victimes. Même si cela s'écarte un peu du champ du cyberespionnage d'intelligence économique, une enquête de L'Express révélait fin 2012 qu'une cyberattaque d'origine américaine avait touché le système d'information de l'Élysée entre les deux tours de la dernière élection présidentielle en France.

Le directeur des communications du ministère de la sécurité intérieure des États-Unis avait nié en bloc, soulignant que la France est un " allié proche ". Pas de cyberespionnage entre alliés proches ?