Le mois dernier, Google lançait, sur décision d'une Cour de justice européenne, un formulaire permettant aux particuliers de demander l'effacement de certains liens de résultats de son moteur de recherche.

L'heure est désormais au bilan pour Google qui indique avoir reçu 70 000 requêtes au cours du premier mois, et détaille aujourd'hui la répartition des demandes.

Google indique ainsi que 14 086 demandes émaneraient d'internautes français, tout juste devant celles venant d'Allemagne ( 12 600 ) , celles du royaume uni ( 8500) et d'Espagne ( 6100).

Google-avis-suppression-droit-oubli   En tout, les requêtes envoyées ce mois concernerait le retrait de 267550 liens que Google devra traiter manuellement au cas par cas. Là encore, en France, le total serait de 48 000 liens à effacer.

Mais ce qui se présentait comme une bonne idée au départ, et notamment concernant les informations liées à des mineurs, devient désormais la source d'inquiétudes concernant la liberté d'expression et de presse.

Les médias britanniques comme la BBC ou The Guardian dénoncent ainsi que le système mis en place par Google avait également permis la suppression de plusieurs articles publiés sur leur site Internet. Les deux médias ont été avertis par courriel que les articles en question ne figuraient plus dans les résultats de plusieurs déclinaisons européennes du moteur de recherche de Google.

Les articles en cause concerneraient pour un cas l'affaire d'un arbitre écossais ayant reconnu avoir menti pour justifier un penalty, une autre porte sur Stanley O'Neal, l'ancien patron de Merril Lynch qui a fait perdre plusieurs milliards de dollars à la banque... Et puisque Google n'indique pas la provenance des requêtes aboutissant à la suppression des liens, il est impossible de savoir qui a ordonné leur disparition.

Google avait annoncé ne pas être en mesure de décider des cas les plus complexes et former un jury spécialisé dans le cadre d'éléments pouvant porter atteinte à la liberté d'information.

La résistance s'organise déjà : le Daily Mail compte ainsi régulièrement mettre à jour une liste des articles déréférencés afin que l'ensemble du contenu de son site reste accessible. The Guardian suggère également que l'ensemble des médias fasse le buzz sur Twitter en partageant le lien de chaque article qui disparait des suites des requêtes Google.

D'après Reuters, Google aurait déjà réagi et réintroduit certains liens supprimés suite à la gronde des médias...

Finalement, on peut également penser que Google peut se servir du prétexte du droit à l'oubli pour exagérer les suppressions, et montrer une nouvelle fois à la justice Européenne combien sa condamnation est inappropriée, ou du moins, comment elle peut être interprétée aux dépens de la presse et du principe de neutralité du net.