spam-can C'était du jamais vu. Pendant près de cinq jours, le gouvernement égyptien a décidé de priver autant que possible le pays d'Internet afin de faire face au vent de protestation. Les FAI autorisés en Égypte ont ainsi reçu l'ordre de bloquer l'accès au système DNS ( Domain Name System ) et le protocole BGP ( Border Gateway Protocol ) utilisé pour le routage sur Internet.

Petit à petit, il semble qu'un retour à la normale soit en train de s'opérer et un indicateur inattendu est le signe de cette reprise de l'Internet en Égypte. Après une disparition quasi totale, le spam en provenance d'Égypte est lui aussi de retour.

Au moment de la crise de l'Internet en Égypte, SophosLabs a constaté que le spam reçu dans ses filets et originaire d'Égypte a diminué de 85 %. Il a persisté par l'intermédiaire du FAI Noor, qui compte pour près de 8 % des internautes égyptiens, avant que ce dernier ne quitte à son tour l'Internet. Depuis hier, SophosLabs a constaté que l'activité spam avec pour plateforme l'Égypte est revenue à ses niveaux habituels.

Bien évidemment, SophosLabs ne considère pas pour autant que couper l'Internet de la sorte soit une méthode envisageable pour s'attaquer au problème du spam... Dans les milieux de la sécurité informatique, l'idée d'impliquer plus les FAI dans la lutte contre le spam fait néanmoins de plus en plus son chemin, quitte à envisager de limiter la connexion pour un abonné manifestement infecté par un malware et dont l'ordinateur a rejoint les rangs d'un botnet.

À noter par ailleurs que sur le front du spam, l'Égypte n'est pas une plateforme parmi les plus prolifiques. Sophos ne fait pas figurer l'Égypte dans son classement trimestriel des douze principaux pays émetteurs. Selon Symantec, l'Égypte compte pour près de 0,1 % du spam mondial.

Sur le plan économique, l'Organisation de coopération et de développement économiques ( OCDE ) estime que la coupure Internet en Égypte va lui coûter 90 millions de dollars ( 65 M€ ).