C'est l'une des informations et confirmations du Directeur Exécutif et Secrétaire Général de France Télécom rapportées dans un article de The Wall Street Journal. Pierre Louette a souligné que son groupe n'allait pas entreprendre la mise en place d'une solution DPI ( Deep Packet Inspection ).

Cette solution permet d'examiner et identifier le type de contenu véhiculé par les paquets de données transmis aux clients. Elle fait aussi partie des possibles solutions de filtrage pour empêcher le téléchargement de contenu illicite mais ne va pas sans poser de gros problèmes en matière de respect de la vie privée en regardant ainsi par dessus l'épaule de l'abonné.

C'est l'une des grandes peurs des opposants à la loi dite Hadopi, que le DPI, soutenu par l'industrie du divertissement, fasse finalement son apparition. Pour le moment, la Haute Autorité semble écarter cette éventualité mais au niveau européen, la question revient fréquemment.

Dans le rapport d'étape sur la neutralité des réseaux et de l'Internet des députés Corinne Erhel et Laure de la Raudière, le cas du DPI a été mentionné au chapitre du filtrage : " le blocage de certains types de flux et le filtrage de contenus peuvent reposer non seulement sur la lecture des en-têtes de paquets IP mais aussi sur des mécanismes d'analyse de contenu des paquets ( Deep packet inspection ) ".

Mettant cette technique dans le même lot que d'autres, le rapport d'étape souligne qu'elles " restreignent la capacité des internautes à communiquer et peuvent poser des problèmes de protection de la privauté des communications électroniques ". Ce qui ne veut pas dire pour autant que le DPI est jeté aux oubliettes, mais que les mesures de filtrage nécessitent d'être très encadrées. À voir ce qu'il en sera lors de la remise du rapport final le mois prochain et le dépôt d'une proposition de loi qui devrait suivre.

Pour sa part, l'opérateur historique souhaite tout de même être en mesure de pouvoir gérer son trafic réseau afin de différencier les services. Ses clients auraient alors la possibilité de payer plus afin de disposer d'une meilleure qualité. Un point inquiétant. Toujours dans le rapport d'étape sur la neutralité des réseaux, il est envisagé que le gendarme des télécoms définisse une " qualité de service suffisante sur Internet " et que des " obligations de transparence " soient imposées.