Stéphane Richard avait été placé en urgence à la tête de France Télécom - Orange en 2010 pour ramener la paix sociale dans un groupe télécom traumatisé par plusieurs affaires de suicides trahissant un mal-être profond suscité par des mutations imposées au pas de charge par Didier Lombard en vue d'adapter la société à un contexte économique devenu plus concurrentiel.

L'homme, rompu aux exercices de diplomatie sociale, a su ramener le calme dans la structure tout en poursuivant les efforts de restructuration du groupe et développant de nombreuses opportunités renforçant le rôle d'acteur télécom majeur d'Orange et diversifiant ses activités vers de nouveaux secteurs.

Sur le front de l'opérateur mobile, Stéphane Richard a été l'artisan du contrat d'itinérance 3G qui a permis à Free Mobile, quatrième opérateur mobile arrivé sur le marché début 2012, de disposer immédiatement d'une couverture réseau nationale et de proposer des forfaits mobiles à tarif très agressif.

L'initiative est à double détente : elle permet à Orange de se protéger un peu de l'arrivée de Free Mobile, contrairement à ses concurrents soumis à un choc frontal, et d'agir avant qu'un tel accord lui soit imposé, mais elle participe à la déstabilisation brutale du secteur télécom tandis que les consommateurs gagnent en pouvoir d'achat (et les entreprises en économies).

France Telecom Stephane Richard  Cette double position est difficile à gérer, d'autant plus que le gouvernement est un actionnaire important du groupe et qu'il ne s'est pas forcément montré très tendre vis à vis de la stratégie de Free Mobile, dont il veut surveiller les politiques d'investissement.

Selon la Lettre de l'Expansion, ce choix stratégique pourrait coûter à Stéphane Richard son poste à la tête de France Télécom - Orange, qui a aussi vu la valorisation du groupe s'affaiblir significativement en 2012 et qui a veut une reconquête des investisseurs et des analystes cette année.  Le gouvernement serait ceependant en train d'évaluer un projet pour placer Anne Lauvergeon, ex-PDG d'Areva, à la tête de l'opérateur.

Cette dernière aurait rencontré Didier Lombard et mis un terme au projet de fonds d'investissement consacré aux énergies renouvelables, ce qui lui redonne une certaine disponibilité. Quant à Stéphane Richard, il pourrait prendre la tête du groupe Veolia.