France Télécom ne cache pas ses ambitions sur le marché africain et a multiplié les acquisitions depuis 2008 afin de s'implanter durablement sur le continent et de profiter de la croissance des marchés émergents dans la téléphonie mobile.

Si la plupart des rachats se sont déroulés sans anicroches, il n'en est pas de même avec la prise de contrôle de MobiNil, la holding contrôlant l'opérateur égyptien ECMS et ses 21 millions de clients. Orascom Telecom traîne des pieds pour transférer ses parts et conteste le prix proposé par le groupe français pour acquérir la participation des minoritaires.

Pendant ce temps, l'opérateur koweitien Zain ( ex-MTC ) a laissé entendre qu'il était prêt à céder son activité africaine, soit une présence dans une quinzaine de pays et plus de 40 millions d'abonnés. Il aurait été approché par un groupe français et la rumeur veut qu'il s'agisse du groupe Vivendi, déjà présent dans l'Ouest africain.


Une acquisition qui ne serait pas sans risques
Zain logo Bien que rien ne soit confirmé, le journal Les Echos évoque deux schémas possibles pour un rapprochement : une fusion complète par échange de titres ou l'acquisition des opérations africaines par Maroc Telecom, opérateur contrôlé à 53% par Vivendi, cette seconde hypothèse étant la moins risquée.

Le rapprochement des deux groupes permettrait en tous les cas de créer un géant de la téléphonie mobile comptant plus de 100 millions d'abonnés, mais même l'acquisition de la seule activité africaine de Zain représenterait déjà une belle opportunité pour Vivendi, à la recherche de nouveaux relais de croissance.

Et si l'Afrique reste un objectif intéressant, cela pourrait ne pas durer très longtemps : France Télécom / Orange s'y est taillé la part du lion avec une présence dans 15 pays et une base de 45 millions d'abonnés et ne compte pas en rester là.

D'autre part, l'indien Bharti Airtel et le groupe sud-africain MTN étudient la possibilité d'une fusion pour créer un géant doté d'une base de 200 millions de clients. Si ces forces en présence parviennent à se consolider, il deviendra très difficile de conquérir des marchés en Afrique.

Pour s'emparer de l'activité africaine de Zain, Vivendi devra débourser au moins 10 milliards de dollars, dont une bonne partie de dettes et certains marchés à très faibles marges. Certains observateurs restent dubitatifs quant à la volonté de Zain de se séparer complètement de sa branche africaine. En revanche, certains marchés spécifiques, comme le Niger, pourraient être cédés sans trop de difficultés. Affaire à suivre.

Source : Les Echos