"Par respect pour les victimes et leurs familles, ne contribuez pas à la diffusion des photos des scènes de crime", voilà le message partagé par la Police sur les réseaux sociaux auprès des utilisateurs. Du côté du ministère de l'Intérieur, la requête est moins cordiale, et beaucoup plus directe.

Le ministère a ainsi directement contacté Facebook, Instagram et Twitter en les sommant de bloquer purement et simplement tout partage de photographie ayant attrait aux actes terroristes perpétrés vendredi dernier, notamment celles présentant des scènes macabres de l'intérieur du Bataclan. Une vidéo de propagande de Daech est également visée par cette censure ordonnée.

Les réseaux sociaux ont globalement rapidement réagi, et supprimé les photos au titre d'"atteinte grave à la dignité humaine" et "atteinte au secret de l'enquête". Les clichés ciblés présentent pour la plupart les victimes des attentats dans la salle de concert du Bataclan, un cliché largement repris sur la toile et qui fait même la une d'un journal britannique, avec une lourde polémique à la clé.

Désormais, le gouvernement s'est engagé dans une chasse aux sites diffusant encore ces images, qui ont notamment été reprises par les comptes proches de l'extrême droite pour appuyer leur propagande. Les messages faisant l'apologie du terrorisme sont également particulièrement surveillés à la fois par les réseaux sociaux comme le ministère de l'Intérieur.

Depuis janvier 2015, 295 publications Facebook ont été supprimées suite à l'intervention du gouvernement, un chiffre en hausse du fait des modalités assouplies de la procédure permises par l'aménagement de la loi antiterroriste votée au lendemain des attentats de Charlie Hebdo.