Dans le débat sur la nocivité supposée des radiofréquences émises par les téléphones portables et les antennes-relais sur la santé humaine, un amendement se propose de mettre plus en évidence les informations relatives au niveau d'exposition des mobiles.

Les fabricants sont déjà tenus de fournir une mesure du DAS ( Débit d'absorption spécifique, voir notre dossier ) pour tout mobile commercialisé mais la valeur n'est pas toujours facile à identifier, perdue au milieu d'autres informations et sa signification est rarement expliquée.

L'amendement vise à corriger ces défauts mais, pour les opérateurs, il donne faussement l'impression d'avaliser l'idée que les ondes sont nocives pour la santé alors que le débat n'est pas tranché et la valeur du DAS en soi n'est pas suffisante puisque c'est l'usage qu'on fait du mobile qui déterminerait éventuellement un niveau de risque.

Cristalliser les inquiétudes sur cette seule notion de DAS serait une erreur, selon eux. Pour les associations de consommateurs, ce serait tout de même un premier pas, mais pas suffisant, qui pourrait être associé à des campagnes d'information.


Identifier les points chauds en France
L'amendement veut aussi imposer à l' ANF ( Agence Nationale des Fréquences ) d'identifier clairement les points chauds sur le territoire national, à savoir les antennes-relais émettant plus que la moyenne. Les associations ont commencé à le faire sur leur site.

En vue, l'idée de diminuer la puissance des antennes-relais en installant des pico-antennes, plus nombreuses mais émettant à des niveaux beaucoup plus faibles. Les associations de consommateurs demandent activement cette disposition, épaulés par certains élus, prêts à en faire l'expérimentation dans leur commune.

Bouygues Telecom a fait un geste dans ce sens récemment en annonçant son intention de réduire le niveau d'exposition de ses antennes à un seuil intermédiaire entre ce qui est pratiqué et ce que réclament les associations. Pourtant, d'un point de vue économique, réduire fortement la puissance des antennes-relais n'est pas sans conséquences. Le faire sur la seule base du principe de précaution est-il justifié ?

Il reste qu'il ne s'agit que d'un amendement dans un projet de loi. Autrement dit, il faut encore qu'il soit intégré au projet lui-même puis appliqué.

Source : Les Echos